Theresa May : exercice diplomatique réussi auprès des Républicains

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Par Euronews
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La Première ministre britannique a été chaleureusement accueillie à Philadelphie et elle a su faire vibrer la fibre de l'axe anglo-américain.

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Theresa May a été chaleureusement applaudie par les Républicains, en séminaire, à Philadelphie. Son discours était destiné à Donald Trump, et en pleine opération diplomatique, la Première ministre britannique a su flatter l’Amérique, cet “ami et allié de toujours”, tout en soulignant l’importance de ne pas tourner le dos aux institutions internationales, des institutions comme “l’ONU qui ont besoin d‘être réformées, mais qui restent vitales”, ou comme l’OTAN, “pierre angulaire de la Défense de l’Occident”.

Extraits choisis de son discours :

“Nos deux pays ont la responsabilité commune de diriger. Parce que quand d’autres se redressent alors que nous reculons, c’est mauvais pour l’Amérique, pour la Grande-Bretagne et pour le monde. “Les jours où la Grande-Bretagne et l’Amérique intervenaient dans des pays souverains, pour tenter de refaire le monde à leur image, sont terminés. Mais nous ne pouvons pas non plus nous tenir à l‘écart quand la menace est réelle et quand il est dans notre propre intérêt d’intervenir. Nous devons être forts, intelligents et déterminés. Et nous devons manifester la détermination nécessaire à défendre nos intérêts.”

“Avec le président Poutine, mon conseil, c’est coopérez, mais prenez garde. Il n’y a rien d’inévitable dans l’avènement d’un conflit entre la Russie et les Occidentaux. Rien n’oblige à revenir aux jours de la guerre froide. Mais nous devrions nous engager avec la Russie en position de force, et nous devrions construire des relations, des systèmes et des processus qui rendent la coopération plus probable que le conflit.
Et tout particulièrement après l’annexion illégale de la Crimée, donner l’assurance aux Etats voisins de la Russie que leur sécurité n’est pas mise en cause.”

“Pour vaincre Daech, nous devons employer tous les moyens diplomatiques à notre disposition. C’est-à-dire travailler à l‘échelle internationale pour trouver une solution politique en Syrie, et remettre en question l’alliance entre le régime syrien et ses soutiens à Téhéran.”

“Comme le disait Churchill : “nous parlons la même langue, nous nous agenouillons sur les mêmes autels et, dans une large mesure, nous poursuivons les mêmes idéaux.” Et aujourd’hui, de plus en plus, nous avons de solides relations économiques, commerciales, de défense et politiques. Je suis donc ravie que la nouvelle administration ait fait de l’accord commercial entre nos pays une de ses premières priorités. Il faudra un travail détaillé, mais nous nous félicitons de votre ouverture à ces discussions et espérons que nous pourrons faire des progrès afin que la nouvelle Grande-Bretagne mondiale qui émerge après le Brexit est encore mieux équipé pour prendre sa place avec confiance dans le monde.”

Donald Trump & Theresa May to meet in La La Land. pic.twitter.com/JooyVIKB0B

— James Melville ❄️ (@JamesMelville) 27 janvier 2017

My cartoon Friday @TheTimes on the warm hand of friendship #maytrump#Washingtonpic.twitter.com/Rwushy4kRH

— Peter Brookes (@BrookesTimes) 27 janvier 2017

Pour en savoir plus sur la visite de Theresa May aux Etats-Unis, nous sommes en duplex avec Stefan Grobe, notre correspondant à Washington. Stefan, la Première ministre tente de négocier un accord commercial avec les Etats-Unis mais il a aussi été question de la gestion des conflits dans le monde et Theresa s’est montrée très ferme avec la Russie. Comment tout cela a-t-il été perçu par l’administration de Donald Trump ?

Grobe : “Theresa May est en train de jouer une partition très dangereuse en voulant négocier avec Trump et son administration. C’est un défi diplomatique. Vous avez parlé d’accord commercial, mais cela prendra des années et rien ne sera peut-être conclu lorsque May et Trump quitteront le pouvoir. Donc c’est un défi en soi.
Quant aux positions politiques que Washnigton et Londres ont chacun mis en avant, il y a pas mal de différences à ce stade. Concernant la Russie, le rôle de l’OTAN, l’usage de la torture, ou l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. Autant de sujets sur lesquels Theresa May et Dinald Trump ne sont pas forcément sur la même ligne.

Euronews : A propos du Brexit, d’un point de vue européen, comment voyez-vous les efforts britanniques du Royaume-Uni d’approfondir ses relations avec l’Amérique de Donald Trump ?

Grobe : A dire vrai, les Européens sont assez effrayés. J’ai eu l’opportunité de rencontrer un haut responsable européen cette semaine, un ancien Premier ministre qui m’a dit que les Européens observent ce rapprochement entre le gouvernement britannique et l’administration de Trump avec beaucoup de prudence.
Selon cet ancien Premier ministre, les Européens savent que les partisans du Brexit ont fait un lobbying intense dans les milieux républicains qui ont fini par adopter une vision et une attitude anti-européenne. Cela est perçu comme un développement dangereux par les leaders européens. Et ils ne savent vraiment pas ce qui va se passer.

Euronews : Ce que l’on constate en ce moment c’est que Donald Trump est en train de mettre en pratique une ligne dure contre le Mexique. Comment tout cela peut-il finir ?

Grobe : En public, il joue au dur à cuire, mais politiquement rien n’a été décidé, rien n’a été négocié et les républicains au Congrès ne savent pas non plus ce qui va se passer. Dire qu’il va y a voir un mur ne fait pas une politique. Ce que risque Trump c’est une guerre des mots avec le Mexique et sa suggestion de taxer les importations à 20% ne va pas vraiment se concrétiser. Il y a ici de nombreux économistes qui soulignent qu’en fait cette taxe à l’importation, ce sont les consommateurs américains qui risquent de la payer.
Ce n’est peut-être pas la solution et les républicains au congrès l’ont déjà reconnu.

“Nous allons naturellement continuer à suivre tous ces développements en votre compagnie Stefan. Merci beaucoup pour cette analyse.

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