Des grands patrons anti-Trump se mettent au service des immigrés

Des grands patrons anti-Trump se mettent au service des immigrés
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Par Joël Chatreau
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Un, puis deux, puis trois… Une dizaine de grands patrons américains sont déjà entrés en résistance contre le décret anti-immigration pris par Donald Trump, et pas des moindres, des PDG d’entreprises i

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Un, puis deux, puis trois… Une dizaine de grands patrons américains sont déjà entrés en résistance contre le décret anti-immigration pris par Donald Trump, et pas des moindres, des PDG d’entreprises implantées dans le monde entier. Le premier à avoir mené la charge contre la politique du président des Etats-Unis est le dirigeant de la chaîne de cafés Starbucks. Dans une lettre adressée en premier lieu à son personnel, Howard Schultz parle d’une attaque contre “la promesse du rêve américain”.

Mais ces patrons ne se contentent pas de protester énergiquement contre une décision brutale, ils proposent des solutions concrètes pour aider le maximum de migrants qui viennent juste d’entrer sur le territoire américain, ou qui n’en ont même pas eu le temps et se retrouvent bloqués dans les aéroports. Il s’agit de leur trouver d’urgence des logements gratuits, un premier emploi, ou de conforter leur travail actuel. Cette campagne a débuté sur les réseaux sociaux et sur des sites en ligne.

Starbucks, Apple, Google, General Electric… vs. Donald Trump #AFPpic.twitter.com/rKQLOJNbtS

— Agence France-Presse (@afpfr) January 31, 2017

Quand les patrons se mêlent de politique

Vous me direz, les multinationales en question ont forcément intérêt à garder leur main d’oeuvre immigrée, notamment les Latino-américains qui travaillent en nombre dans les secteurs de la restauration et de l’industrie. Chez General Electric par exemple, la direction rappelle à Donald Trump que ses nombreux employés issus de l’immigration font “son succès”.
On peut cependant accorder de la bonne foi aux grands patrons frondeurs car pour mener à bien leurs affaires, ils se mêlent rarement de politique. Cette fois, ils sont sortis de leur réserve car le décret présidentiel leur paraît dangereux et injuste. Certains font d’ailleurs partie du forum de dirigeants mis en place par Trump pour lui donner des conseils sur l‘économie, un comble !

Dans son courrier transmis dès dimanche 29 janvier à l’ensemble de ses employés, le PDG de Starbucks indique que l’entreprise fait “tout son possible pour soutenir ceux qui essaient de trouver leur chemin dans cette période confuse”. Howard Schultz évoque particulièrement les réfugiés de guerre des 7 pays musulmans pointés du doigt par le président américain. Il annonce qu’un recrutement est lancé pour embaucher 10 000 d’entre eux durant les cinq années à venir dans les 75 pays où le groupe américain est implanté.

"Construire des ponts et non des murs"

Et le dirigeant ne veut pas oublier le Mexique, également dans le collimateur de Trump. Dans un chapitre intitulé “Construire des ponts et non des murs”, il rappelle que Starbucks emploie plus de 7 000 personnes dans une soixantaine de villes mexicaines. “Nous nous tenons prêts à les aider, ainsi que leurs familles”, écrit-il.

Voici l’intégralité de la lettre de Howard Schultz

Quant au jeune patron de l’entreprise en ligne Airbnb, qui permet de louer des appartements et des maisons de particuliers à travers le monde, il choisit de parler directement aux immigrés et migrants en difficulté grâce à son compte Twitter : “On fournit un hébergement gratuit aux réfugiés et à toute personne interdite d’entrée aux Etats-Unis, écrit Brian Chesky. Contactez-moi si vous avez besoin d’hébergement”.

Airbnb is providing free housing to refugees and anyone not allowed in the US. Stayed tuned for more, contact me if urgent need for housing

— Brian Chesky (@bchesky) January 29, 2017

"Ouvrir les frontières nous rapproche"

Brian Chesky envoie aussi un message politique au nouveau locataire de la Maison Blanche : “Ouvrir les frontières nous rapproche, commente-t-il. Les fermer divise encore un peu plus les Etats-Unis”.

Brian Chesky en photo :

Brian Chesky on Twitter: “Airbnb is providing free housing to refugees and anyone not… https://t.co/80m1ZZ1ncqpic.twitter.com/OWJWHz3FU9

— Muzaffaruddin Alvi (@Muzaffar69) 30 janvier 2017

Les chefs des entreprises emblématiques de la fameuse Silicon Valley, en Californie (Apple, Google, Netflix…) ont tiré les premiers sur le décret anti-immigration. Le PDG de Tesla, constructeur de voitures électriques de sport et de luxe, communique également sur son compte Twitter. Elon Musk interpelle ses abonnés pour qu’ils examinent de près le décret et lui donnent des idées de possibles amendements afin d’affaiblir sa portée.

Please read immigration order. Lmk specific amendments. Will seek advisory council consensus & present to President. https://t.co/qLpbsP4lEk

— Elon Musk (@elonmusk) January 29, 2017

En résumé, Donald Trump a touché à l’intouchable, le “melting pot” ou brassage des nationalités qui fait partie des piliers fondateurs des Etats-Unis. La liste des grands patrons américains indignés, entre autres, devrait donc s’allonger de jour en jour…

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