L'Egypte sur la voie du sacrifice économique

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Par Euronews
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Après avoir obtenu la promesse d'un prêt de 12 milliards de dollars sur trois ans auprès du FMI, après avoir dévalué sa monnaie, l'Egypte remanie son gouvernement pour mener d'importantes réfor

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Après avoir obtenu la promesse d’un prêt de 12 milliards de dollars sur trois ans auprès du FMI pour soutenir son économie, après avoir dévalué sa monnaie, l’Egypte remanie son gouvernement pour mener à bien d’importantes réformes économiques. Des réformes indispensables pour redresser le pays et tenter d’insuffler un climat de confiance pour attirer les investisseurs. Car le pays continue de s’enfoncer dans la crise économique.

Premier indicateur, l’inflation devenue galopante. De 13 % en septembre 2016, le taux d’inflation a fait un bond spectaculaire, passant à 24 % en décembre et atteignant 30 % en janvier 2017.

Une inflation qui s’explique en partie par la dévaluation de la monnaie égyptienne face au dollar. Il fallait 8,83 livres pour un dollar en novembre, 16 en janvier 2017.

Cette dévaluation et le passage à un régime de change flottant, réclamés par le FMI, doivent permettre à terme au pays de reconstituer son stock de devises étrangères en facilitant les exportations.
Mais sur le marché intérieur, cette dévaluation est synonyme d’explosion des prix, car les importations en pâtissent.

Des produits importés tels que la farine de blé, le riz, le sucre ou encore le café, ont vu leurs prix augmenter jusqu‘à 80 % en moyenne en l’espace de quelques mois seulement. Les denrées alimentaires ont globalement subi une hausse des prix de 40 % en un an.

Denrée de base, la consommation de blé de l’Egypte a atteint 19,6 millions de tonnes en 2016. Or le pays en importe la plus grande partie. Les importations de blé devraient s‘établir à 11,8 millions de tonnes en 2017.

Aujourd’hui, près de 70 millions d’Egyptiens bénéficient d’une aide de l’Etat pour acheter ces marchandises de première nécessité dans des magasins contrôlés par l’Etat. Et pourtant, le marché noir explose lui aussi et la grogne commence à se faire sentir :

Il n’y a pas un client qui arrive sans se plaindre. Des choses qui coûtaient 1 livre, en coûtent aujourd’hui 5, et ce qui coûtait 5 livres en coûte aujourd’hui 10. Certains prix sont exagérés et je ne sais pas pourquoi. Y’a-t-il une raison pour que le gouvernement laisse cela se produire ? Quelles sont leurs raisons ? Nous ne le savons pas“, explique le directeur de la chaîne de magasins Samy Salama, Emad Maher.

Un sentiment d’incompréhension qui ne peut qu’augmenter avec la deuxième salve de réformes économiques. En échange de son prêt, le FMI a effectivement demandé au gouvernement d’Al Sissi une forte diminution des aides sur ces produits de première nécessité, sur l’essence et sur l‘électricité (ainsi qu’une hausse de la TVA).

La Banque centrale égyptienne n’a de toutes façons plus les moyens de mener ces politiques d’aides, car elle ne dispose pas d’assez de devises pour répondre aux besoins de la population. Ses réserves en dollars sont passées en cinq ans de 40 à un peu moins de 20 milliards.

Avec la chute du tourisme, des prix du pétrole et des investissements étrangers, le pays est dans une mauvaise passe. Mais le remède risque de faire à nouveau descendre les Egyptiens dans la rue.

Détails du remaniement ministérielLe Parlement égyptien a approuvé ce mardi le remaniement.
“L’Assemblée a approuvé à la majorité requise le remaniement ministériel, qui concerne neuf portefeuilles”, indique le site internet du Parlement dans un communiqué.

Le gouvernement dirigé par Chérif Ismail a décidé de fusionner les ministères de l’Investissement et de la Coopération internationale. La ministre de la Coopération internationale, Sahar Nasr, se retrouve désormais aussi en charge du portefeuille de l’Investissement.

Parmi les ministres remplacés, figurent notamment les ministres des Transports, de l’Agriculture, de l’Approvisionnement et du Commerce intérieur, de la Planification, du Développement local, de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et des Affaires parlementaires.

Les nouveaux ministres doivent encore prêter serment devant le président Abdel Fattah al-Sissi.

Les portefeuilles de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères restent inchangés.

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