Le futur président et l’emploi, vu de Corrèze

Le futur président et l’emploi, vu de Corrèze
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
PUBLICITÉ

« Inverser durablement la courbe du chômage ». C’était l’un des objectifs que s’était fixé François Hollande en arrivant à l’Elysée. Objectif non atteint. Ce qui a contribué à bloquer toute perspective de réélection pour lui, l’élu de la Corrèze.

Le chômage et l’emploi : voilà bien un sujet sur lequel les dirigeants politiques se cassent les dents depuis des décennies. Les discours sont vibrants, les promesses nombreuses, mais les résultats limités. Le constat vaut au niveau national comme au niveau local.

En Corrèze, il y avait, au 31 janvier, 17 370 demandeurs d’emplois (catégories A, B et C). Sur l’ensemble de l’année 2016, le taux de chômage s’élève à plus de 8,2% de la population active du département. Début 2012, le taux de chômage dépassait les 7%. En 2002, il était à 5%.

Et si, globalement, le chômage demeure contenu en Corrèze comparé au reste du pays, l’inquiétude est perceptible face au risque de fermeture d’entreprises.
Pendant une semaine, les journalistes de la Montagne sont allés à la rencontre des habitants du département dans le cadre de la semaine Mon journal en campagne. Lors de l’opération “urnes” consistant à recueillir les commentaires des habitants, la préoccupation arrivée largement en tête, c’est bien… l’emploi !

Quelle réponse politique ?

Le futur président saura-t-il répondre à cette préoccupation ? Les Corréziens, comme de nombreux Français, semblent en douter. Nous en avons interrogé plusieurs ces derniers jours.

« Il ne faut rien attendre de ‘là-haut’. Il a une vraie déconnection entre les dirigeants politiques et nous » – Lila, chômeuse de 44 ans.

>> Immersion dans l‘électorat : Lila, chômeuse, en Corrèze

« Les politiques sont trop éloignés de l’entreprise, du secteur privé. Combien de députés ont travaillé dans des boîtes ? » – René, Corrézien à la retraite, ancien cadre dans une société d’aéronautique.

Et se dégage ainsi un sentiment de « décalage » entre Paris et la province, entre la volonté politique et l’esprit d’entreprise, entre les jeunes et les séniors, et même entre ceux qui cherchent un emploi et ceux qui recrutent.

Comment faire face ? Les réponses convergent : en privilégiant la formation, l’apprentissage. “La difficulté, c’est qu’on n’a pas encore en visée les emplois de demain, estime Françoise Cayre, présidente de la Chambre de Commerce et d’industrie de Corrèze. On doit donc être en veille sur la formation pour se placer très vite sur les créneaux qui feraient de l’emploi.”

Et surtout, ce qui ressort, c’est l’importance de l’échelon local. Les solutions ne viendront pas forcément d’un nouveau président, d’un nouveau gouvernement. Les solutions se trouveront dans les territoires. Cédric Lascaux est responsable d’une entreprise de travaux publics en Corrèze. « On s’appuie sur des ressources locales, pour les former et les garder dans l’entreprise », assure-t-il.

Ne pas le reconnaître, c’est sans doute risquer d’accélérer un lent processus de désertification.

Olivier Péguy, euronews
Eric Porte, La Montagne

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Après l’attentat à Moscou, la peur d’une résurgence du terrorisme dans les pays européens

45 000 volontaires vont être formés à l'approche des Jeux Olympiques de Paris

Harcèlement de rue : une application qui indique les "lieux sûrs" aux victimes