En Syrie, des civils et des combattants échangés dans 4 villes

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Par Philippe Mathieu
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Civils et combattants ont été échangés et évacués de quatre villes de Syrie assiégées par les rebelles et les forces gouvernementales en vertu d’un accord parrainé par le Qatar, soutien des rebelles,

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Civils et combattants ont été échangés et évacués de quatre villes de Syrie assiégées par les rebelles et les forces gouvernementales en vertu d’un accord parrainé par le Qatar, soutien des rebelles, et l’Iran, allié du régime.

A Rachidine, une ville à l’est d’Alep tenue par l’opposition sont arrivés près de 75 bus en provenance de Foua et Kafraya, deux localités aux mains du régime assiégées par les rebelles dans la province d’Idleb .

Parallèlement, des bus ont quitté Madaya et Zabadani, des enclaves rebelles assiégées par les forces du régime dans la province de Damas.

2.200 personnes ont pris place à bord de 65 bus. Beaucoup sont des femmes et des enfants qui avaient commencé à se rassembler jeudi soir et ont passé la nuit dans le froid en attendant que les bus démarrent.

Abdul-Wahab Ahmad est un activiste qui résume l‘état d’esprit de ceux qui laissent tout derrière eux : “La situation est tragique et c’est très dur pour nous. Quoi que nous disions cela ne pourra pas exprimer ce que nous ressentons. C’est très dur de quitter son village, sa terre, ses voisins…”

Plus de 30.000 personnes sont censées être évacuées en vertu d’un accord conclu en mars. Plusieurs fois retardée, cette opération a commencé avec un échange de prisonniers.

En vertu de l’accord, les 16.000 habitants de Foua et Kafraya doivent se rendre à Alep, à Damas ou dans la province de Lattaquié.

Les civils habitant à Madaya et Zabadani devraient eux être autorisés à y rester s’ils le souhaitent. Ceux qui décideront de partir avec les combattants devront se rendre dans les zones rebelles de la province d’Idleb.

D’après un premier accord conclu en septembre 2015 sous le parrainage de l’ONU, toute évacuation à Madaya et Zabadani doit se faire simultanément avec une opération similaire à Foua et Kafraya.

Dans le cadre de ces opérations d‘évacuation, les combattants devraient également être évacués avec leurs familles du secteur du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas.

Selon l’ONU, au moins 600.000 personnes vivent dans des zones assiégées pour la plupart par les forces gouvernementales et 4 millions d’autres dans des régions difficiles d’accès.

Les opérations d‘évacuation depuis le début de la guerre

Plusieurs opérations d‘évacuation ont été organisées depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, notamment pour des bastions insurgés asphyxiés par un long siège, comme à Homs ou Alep. Le régime de Bachar al-Assad mise sur ce qu’il appelle des accords de “réconciliation locale” pour faire plier les rebelles et mettre fin à la guerre qui ensanglante la Syrie depuis six ans.

Homs
A Homs (centre), la troisième ville du pays d’où était partie l’insurrection contre le régime, les rebelles ont dû accepter de quitter leur fief dans la vieille ville en mai 2014. Ce premier accord entre régime et rebelles pour le retrait des insurgés depuis le début de la guerre a été négocié sous les auspices de l’ambassadeur d’Iran, allié du régime. A la mi-mars, les insurgés ont commencé à évacuer Waer, le dernier quartier qu’ils contrôlaient, laissant ainsi le régime mettre totalement la main sur Homs. Le 22 décembre 2016, l’armée syrienne a annoncé la reprise de la moitié de cette ville qui lui échappait depuis juillet 2012, après une offensive dévastatrice d’un mois qui a abouti à l‘évacuation de dizaines de milliers de résidents et d’insurgés vers des régions rebelles du nord.
L‘évacuation a été menée en vertu d’un accord parrainé par la Turquie, principal appui des rebelles, la Russie et l’Iran, alliés du régime.

Daraya
En août 2016, les derniers rebelles ont évacué leur ex-fief de Daraya, près de Damas, en vertu d’un accord conclu entre régime et insurgés au bout d’un siège de quatre ans imposé par le gouvernement. Les combattants ont été transférés vers Idleb et l’armée syrienne a repris le contrôle de Daraya. L‘émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, avait critiqué la “stratégie” de déplacement forcé de population mené par le régime et avait prévenu qu’il y aurait “d’autres Daraya”.

Wadi Barada
En janvier, un accord conclu entre régime et rebelles a permis à quelque 700 insurgés et 1.400 civils de quitter Wadi Barada pour se rendre dans la province d’Idleb, après la victoire des troupes du régime dans cette région près de Damas.

(avec agences)

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