Présidentielles 2017 : la France bouleversée et divisée

Présidentielles 2017 : la France bouleversée et divisée
Par Sophie Desjardin
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D'un côté, un pays urbain, pro-européen, de l'autre, la France rurale ou péri-urbaine, plutôt eurosceptique, la France industrielle qui va mal et la France qui est vue comme celle "qui réussit".

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Ce premier tour des présidentielles françaises a bouleversé l‘échiquier politique et c’est une France divisée qui se révèle.
D’un côté, un pays urbain, pro-européen, de l’autre, la France rurale ou péri-urbaine, plutôt eurosceptique, la France industrielle qui va mal et la France qui est vue comme celle “qui réussit”.
Géographiquement, le clivage est net entre l’Ouest et l’Est.

Emmanuel Macron a séduit en majorité les grandes villes, Paris, Bordeaux, Lyon, mais aussi tout l’ouest du pays. A l’inverse, c’est dans le nord-est, les campagnes et la région PACA que Marine Le Pen a fait ses meilleurs scores, à l’exception notable de Marseille (qui a vu Mélenchon arriver en tête comme à Toulouse).

Sociologiquement, l‘électorat Macron se compose ainsi :
34 % de cadres et 17 % d’ouvriers. C’est l’inverse pour Le Pen : cadres, 13 %, ouvriers, 36 %.

De quel camp politique provient cet électorat ?

Pour Macron, il s’agit essentiellement de la gauche et du centre : 47 % de ceux qui avaient voté Hollande et 43 % de ceux qui avaient voté Bayrou au premier tour en 2012 ont voté pour lui, seulement 18 % viennent de la droite et avait voté Sarkozy en 2012.
Pour Le Pen : 84 % de son électorat 2017 avaient déjà voté pour elle au premier tour en 2012, 13 % avaient voté Sarkozy et 6 % Hollande.

Bien que toutes les projections donnent Emmanuel Macron largement vainqueur au second tour, et que de nombreuses personnalités, à commencer par la plupart des candidats malheureux ait appelé à voter pour lui, personne ou presque n‘évoque cette fois le terme de Front républicain.

En campagne, hier, dans une petite ville du Pas-de-Calais, Marine Le Pen, répondant à une question sur les appels à faire barrage au Front national, y a fait allusion avec cette formule choc et compte en tirer profit :

Oui, le vieux Front républicain tout pourri dont plus personne ne veut, que les Français ont dégagé avec une violence rare, essaie de se coaliser autour de Monsieur Macron, mais j’ai presque envie de dire tant mieux.

Le Front républicain, un terme né dans les années 50 contre le poujadisme et la guerre d’Algérie, et qui prendra une ampleur sans précédent en 2002, lorsque, contre toute attente, Jean-Marie Le Pen se retrouve au second tour de l‘élection présidentielle face à Jacques Chirac qui sera finalement élu avec plus de 82 % des voix.
Jean-Luc Mélenchon en avait fait partie à l‘époque, mais cette fois, la donne est différente.

L‘éclairage de l’analyste politique Frédéric Dabi :

C’est vrai que le comportement des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et des Fillonistes, des électeurs de François Fillon dimanche 23 avril constitue une des clés du scrutin (du second tour). Chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, il y a un comportement d’abord abstentionniste, presque un sur deux ne voudraient pas aller voter pour ce second tour, ça peut changer au cours de la campagne“.

Le leader de la “France insoumise” qui a fait près de 20 % des voix n’a pas donné de consignes de vote et attend le retour de ses militants.
Si une grande partie des Français ne veut pas du Front national et de sa politique xénophobe, beaucoup ne veulent pas non plus d’Emmanuel Macron. En cause, entre autres, ses positions pour la loi Travail, ou les politiques d’austérité en Europe.

Marginal il y a 40 ans, le Front National a progressé par étapes jusqu’à remettre en cause le bipartisme en France VIDÉOGRAPHIE #AFPpic.twitter.com/PRHDASM12u

— Agence France-Presse (@afpfr) 25 avril 2017

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