Au Venezuela, un mois de défilés anti-Maduro et de violences

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Par Euronews
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Nuages de gaz lacrymogènes, pluie de projectiles, barricades et pillages: les opposants au président socialiste Nicolas Maduro commémorent lundi leur premier mois de mobilisation au Venezuela, où

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Nuages de gaz lacrymogènes, pluie de projectiles, barricades et pillages: les opposants au président socialiste Nicolas Maduro commémorent lundi leur premier mois de mobilisation au Venezuela, où une trentaine de personnes ont été tuées lors des violences entourant ces rassemblements.

Dans ce pays pétrolier en profonde crise économique, où sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ de Nicolas Maduro, l’opposition multiplie les manifestations pour obtenir des élections générales anticipées, avant la fin de son mandat en décembre 2018.

Depuis le 1er avril, date du début des protestations, 28 personnes sont mortes au cours des violences entourant ces rassemblements et des centaines ont été blessées. Plus d’un millier de personnes ont été interpellées, la plupart brièvement.

Tandis que les opposants dénoncent la répression du gouvernement, Nicolas Maduro les accuse de commettre “des actes de terrorisme” pour faciliter un coup d’Etat et une intervention étrangère sous l‘égide des Etats-Unis.

Ça fait un mois que je participe à toutes les manifestations car je veux que mon pays se libère de cette dictature. Je veux que Maduro s’en aille. On veut de la nourriture, des médicaments et de la sécurité“, a déclaré à l’AFP Yoleida Viloria. Cette coiffeuse de 42 ans habite le quartier populaire de Petare, ancien bastion chaviste (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013) de l’est de Caracas.

Cette vague de manifestations se déroule alors que le pays est plongé dans une profonde crise économique et politique : le Venezuela, pays pétrolier qui a connu trois tentatives de coup d’Etat depuis 1992, est frappé par une pénurie qui concerne les deux-tiers des produits de base, et l’inflation y est devenue incontrôlable (720% fin 2017, selon la dernière prévision du FMI).

A cela s’ajoute l’intense pression internationale sur Caracas. Le Parlement européen vient de dénoncer la “répression brutale” et exige une enquête, tandis que pour le président américain Donald Trump, “le Venezuela est dans une situation chaotique”.

En réponse, le gouvernement a annoncé sa sortie de l’Organisation des Etats américains (OEA), en dénonçant son “ingérence”. La procédure, qui devrait durer deux ans, a officiellement été lancée vendredi.

Le bloc régional basé à Washington, dont le secrétaire général Luis Almagro qualifie M. Maduro de “dictateur” et plaide pour des élections, consacrera bientôt un mini-sommet des ministres des Affaires étrangères de la région à la crise.

C’est la décision fin mars de la Cour suprême, réputée proche de M. Maduro, de s’arroger les pouvoirs du Parlement, donnant ainsi les pleins pouvoirs au camp présidentiel, qui a mis le feu aux poudres.

Devant le tollé diplomatique et les accusations de “coup d’Etat” par l’opposition, l’autorité judiciaire avait fait marche arrière 48 heures plus tard. Ce qui n’a pas calmé la colère des anti-Maduro, ni apaisé la pression diplomatique.

La mobilisation, aux formes diverses, ne semble pas faiblir. Un groupe d‘étudiants équipé de bougies et de fleurs doit réaliser samedi soir une veillée sur une place de Caracas.

Le 1er mai, qui marquera le premier mois de mobilisation de l’opposition, les anti-Maduro ont prévu de convoquer une “grande manifestation” en signe de défi au pouvoir, qui organise traditionnellement de grands rassemblements lors de la fête du Travail.

Nous n’allons pas laisser la rue se refroidir. Lundi, nous devons réaliser une démonstration de force, montrer que nous sommes une majorité à vouloir nous exprimer par les urnes, et dire clairement au dictateur qu’il ne fera pas le poids face à nous“, a lancé Freddy Guevara, le vice-président du Parlement, seul pouvoir contrôlé par l’opposition depuis fin 2015.

En quête de solidarité, Caracas a demandé à une autre organisation régionale, la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) d’organiser une réunion le 2 mai au Salvador “pour combattre le harcèlement diplomatique dont est victime le Venezuela”, selon M. Maduro.

Sa ministre des Affaires étrangères Delcy Rodriguez promet de dévoiler à cette date le “groupe de pays qui feront partie du dialogue au Venezuela” souhaité par le chef de l’Etat, avec la médiation du Vatican.

De précédentes discussions, elles aussi accompagnées par l’Eglise catholique, avaient échoué en décembre.

Avec agence (AFP)

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