Produire de l'électricité avec une aile volante sous-marine

Produire de l'électricité avec une aile volante sous-marine
Par Euronews
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Exploiter les courants de marée pour produire de l'électricité, c'est possible avec une aile volante en test en Irlande du Nord.

Des chercheurs européens ont élaboré une sorte de cerf-volant sous-marin porté par les courants de marée, un engin capable de produire de l‘électricité. Nous découvrons cette technologie d’avenir à Portaferry en Irlande du Nord dans cette édition de Futuris.

Dans l’anse de Strangford Loch en Irlande du Nord, les marées ont une amplitude pouvant aller jusqu‘à 4 mètres et une vitesse moyenne de 1,4 mètres par seconde. Un lieu tout trouvé pour tester un prototype à l’allure étonnante.

Comme le souligne notre reporter Julián López Gómez, “on dirait un jouet, mais c’est en réalité, un petit bijou de technologie destiné à produire de l‘énergie grâce aux courants de marée. Son design lui permet d‘évoluer sous l’eau à une vitesse jusqu‘à dix fois supérieure à celle de la marée et ses capacités et son “vol” sous-marin n’ont rien d’un jeu d’enfant,” indique-t-il.

Ses concepteurs participent à un projet de recherche européen baptisé Powerkite Project qui vise à exploiter les courants de marée pour produire de l‘électricité.

Heije Westberg, responsable technique chez Minesto, entreprise suédoise qui fait partie des sociétés et universités partenaires du projet, nous présente ce kite fixé sur les fonds marins. Dans le courant de marée, précise-t-elle, il y a une force de levage, la poussée de l’eau. Notre prototype se met en mouvement grâce à son aile – il accélère en fait -, ce qui actionne la turbine et quand la turbine tourne, cela génère de l‘électricité,” explique-t-elle.

Chercher le meilleur rendement

Cette drôle d’aile sous-marine est équipée de multiples capteurs et outils de communication. L‘équipe cherche à savoir dans quelles conditions son prototype aura le meilleur rendement énergétique en termes de profondeur, de mouvement et de direction au sein des courants de marée.

“La vitesse des courants varie selon la profondeur au sein de la colonne d’eau, fait remarquer Neil Laughlin, ingénieur en informatique chez Minesto. Avec cette aile, poursuit-il, on peut changer quelques paramètres et la faire voler là où le courant de marée est à la meilleure vitesse.”

Yesterday, membersof the PowerKiteprojectgotto seethe quarter scalein action #H2020#PowerKite#DeepGreenhttps://t.co/5RN8GJOJ9S

— Minesto(@MinestoAB) 13 mai 2016 Des matériaux légers, mais résistants et un design totalement hydrodynamique permettent à cette aile de “voler” sous l’eau en harmonie avec les courants de marée et à des vitesses très variées.

“Ce n’est pas un objectif en soi de voler à la plus grande vitesse ; il s’agit de créer le maximum de conversion énergétique, souligne Heije Westberg. Si on vole à une vitesse trop élevée, cela va bien sûr stresser le système, il peut y avoir des pannes, des erreurs et de la casse, toutes sortes de problèmes… Donc il faut optimiser la vitesse pour la production d‘énergie,” conclut-elle.

Un vol en harmonie avec les courants et… les animaux marins

Ces tests sont réalisés dans une zone protégée très fréquentée par les phoques.

Les scientifiques élaborent un dispositif de sonars pour détecter la trajectoire des animaux marins et voir comment ils la modifient à proximité de l’aile.

Nancy Cecilia Zambrano, ingénieur de test au sein de la même entreprise suédoise, précise : “On est en train de développer le logiciel de ce système. On doit clairement distinguer qui est quoi : on doit faire la différence entre les animaux marins et les choses qui dérivent à cause du courant de marée,” dit-elle.

Check #H2020energy project #PowerKite that develops power take-off system for this tidal kite https://t.co/0YyP26ior5#ResearchImpactEUhttps://t.co/Dddqu48yn3

— INEA (@inea_eu) 27 avril 2017

Ailes de grande échelle

Prochaine étape du projet : construire et installer en mer, de plus grandes ailes de 12 mètres d’envergure. Chacune sera conçue pour produire jusqu‘à 1,6 gigawatts-heure d‘électricité par an.

Avant cela, les scientifiques mènent ces expérimentations pour perfectionner leur technologie. Per Salomonsson, coordinateur du Powerkite Project et manager de projet chez Midroc – autre partenaire -, dessine l‘étendue des points qui sont particulièrement examinés : “Cela va de la turbine à l‘électronique de puissance et à la transmission de l‘électricité vers la côte : on teste le concept actuel avec certaines pièces, on essaie de les faire évoluer, d’améliorer la performance et de réduire le coût d’une partie de ces composants,” affirme-t-il.

Une aile de 12 mètres sera installée prochainement au large des côtes du Pays de Galles.

Julián López Gómez avec Stéphanie Lafourcatère

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