Second tour des législatives françaises : les chiffres-clés

Second tour des législatives françaises : les chiffres-clés
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Par Euronews
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Si la vague est moins importante que ce que laissait présager les projections à l’issue du premier tour, la République en Marche décroche 308 sièges, largement au dessus de la majorité absolue de 289 sièges (sur 577 en tout). Avec son allié le MoDem, qui obtient 42 sièges, la majorité présidentielle disposera donc de 350 sièges au Palais Bourbon.

Mais cette très large victoire doit être atténuée par l’abstention qui a encore battu des records. Déjà à 51,30% au premier tour, elle a encore progressé le 18 juin avec 57,36%.

Pour de nombreuses voix, à droite comme à gauche, la victoire de la République en Marche souffre d’un déficit de représentativité. Si l’on prend en compte l’abstention, le parti du président Macron n’obtient que 12% des suffrages exprimés. Bruno Retailleau, président du groupe les Républicains au Sénat estime ainsi que “Macron est un colosse aux pieds d’argile”.

Macron est un colosse aux pieds d’argile. Ac une majorité écrasante mais peu représentative, il devra se garder de la tentation hégémonique. pic.twitter.com/z3FEWmlvIz

— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 19 juin 2017

Même constat pour Alexis Corbière, de la France Insoumise qui a été élu à Montreuil. L’ancien porte-parole de Jean-Luc Mélenchon (dans l’est de Paris) pointe également “cette faible base électorale”.

.alexiscorbiere</a> : "Quand on est élu avec une base électorale aussi réduite, on doit le voir." <a href="https://twitter.com/hashtag/le79inter?src=hash">#le79inter</a></p>— France Inter (franceinter) 19 juin 2017

Jean-Luc Mélenchon, élu dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, va plus loin en estimant que cette abstention a un “sens offensif”.

L’abstention écrasante qui s’est exprimée aujourd’hui a un sens offensif. Le peuple est entré en grève générale civique. #Législatives2017

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 18 juin 2017

Si Catherine Barbaroux, présidente par intérim de La République en Marche, prend en compte l’abstention, cette dernière ne pas doit atténuer la victoire de son parti.

L’abstention est une grave question mais elle ne rend pas illégitime cette élection #ClassiqueMatin

— Catherine Barbaroux (@Catbarbaroux) 19 juin 2017

Le signal qui a été envoyé par les électeurs c’est d’avoir des gens qui travaillent, qui soient efficaces #ClassiqueMatin

— Catherine Barbaroux (@Catbarbaroux) 19 juin 2017

La composition de la nouvelle Assemblée nationale

Le Parti socialiste laminé

Le PS est le grand perdant de ces élections législatives. Fort d’un groupe (avec ses alliés) de 292 députés dans l’Assemblée sortante, le Parti socialiste ne compte plus que 29 élus, soit le plus mauvais résultat depuis la création du parti en 1969. La précédente déconvenue datait de 1993, lorsque le PS avait été emporté par la “vague bleue” RPR-UDF. Le Parti socialiste n’avait obtenu cette année-là que 57 sièges.

Si le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a démissionné, il a également mis en avant que le PS restera le groupe majoritaire à gauche dans la nouvelle Assemblée.

J’accompagnerai ce combat décisif avec volonté mais je ne le ferai pas en tant que Premier secrétaire du Parti socialiste. (3/3) #DirectPS

— Parti socialiste (@partisocialiste) 18 juin 2017

Dans la déroute, le partisocialiste</a> reste le groupe majoritaire à gauche. <a href="https://twitter.com/hashtag/legislatives2017?src=hash">#legislatives2017</a></p>— Jean-Chr. Cambadélis (jccambadelis) 18 juin 2017

Quelle ligne pour le groupe Les Républicains/UDI ?

Si elle ne s’effondre pas comme le PS, la droite essuie l’une des ses plus grandes défaites. A l’issue du second tour, Les Républicains obtiennent 113 sièges et l’UDI 18, perdant presque 100 élus par rapport à l’Assemblée sortante. Même en 1981, le droite dans son ensemble avait décroché plus d‘élus (158). Et se pose également le problème de la ligne qui sera adoptée par les députés de droite. En effet, les débats risquent d‘être houleux entre les “Macron-compatibles”, à l’image de Thierry Solère qui a été élu dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine et ceux qui prônent une opposition stricte au président de la République, comme les députés proche de Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Le Front national sauve les meubles

Avec huit députés élus, le FN multiplie sa présence au Palais Bourbon par quatre. Mais ce résultat est en demi-teinte, car le parti d’extrême-droite n’a pas atteint quinze députés, le minimum requis pour former un groupe parlementaire. La présidente du parti pointe du doigt le mode de scrutin, en réclamant la proportionnelle.

“Il est scandaleux que notre parti ne puisse obtenir un groupe à l’Assemblée. Il est vital d’instaurer la proportionnelle” #Législatives2017

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 18 juin 2017

Si Marine le Pen est élue dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, le vice-président du parti Florian Philippot a été battu dans la 6e circonscription de Moselle. Ce qui risque d’entraîner de franches discussions en interne, tant les postions tenues par Florian Philippot sont de plus en plus contestées.

Plus de femmes à l’Assemblée

Elles seront 223 à siéger, un record. Les femmes représentent dans cette nouvelle Assemblée 38,65% des élus. Si la barre des 50% est encore loin, la parité progresse de façon significative. Dans la précédente législature, les élues étaient 155, ce qui représentait 26,9% de la chambre.

Autres données sur les nouveaux députés

  • L’age moyen de cette nouvelle assemblée est de 48 ans et 8 mois, contre 54 pour la sortante.
  • Ce sont les cadres (185) et les fonctionnaires (130) qui sont le plus représentés dans ce nouvel hémicycle. Si 14 agriculteurs siégeront à l’Assemblée, il n’y aura aucun ouvrier.
  • 424 nouveaux députés font leur entrée en 2017 à l’Assemblée nationale, soit un 75% de renouvellement.
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