"Le Brexit sera plus doux que ce que Theresa May avait imaginé"

"Le Brexit sera plus doux que ce que Theresa May avait imaginé"
Par Euronews
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Pour Charles Grant, spécialiste des relations entre le Royaume-Uni et l'UE, Theresa May est forcée d'adoucir sa ligne sur le Brexit.

Un an après le vote des Britanniques en faveur du Brexit et une dizaine de jours après l’ouverture des négociations sur ses modalités, nous faisons le point avec Charles Grant, spécialiste des relations entre le Royaume-Uni et l’UE, sur le sort des ressortissants européens en Grande-Bretagne et les perspectives économiques au Royaume-Uni.

Sophie Claudet, euronews :
“On a vu que la Première ministre britannique Theresa May a proposé que les citoyens de l’Union européenne installés depuis cinq ans au Royaume-Uni puissent y rester. Est-elle en train d’adoucir sa position ?”

Charles Grant, spécialiste des relations entre le Royaume-Uni et l’UE :
“Elle est toujours pour un Brexit dur. Ses propositions sur les droits des citoyens de l’UE en Grande-Bretagne étaient attendues. Elles sont à peu près conformes à ce qu’imaginait l’UE. Ce n’est pas suffisant pour l’UE, mais comme l’a dit Angela Merkel, c’est un début et les négociations se feront sur cette base. Le désaccord entre les deux parties n’est pas si grand en fait et ce sera l’une des questions les plus faciles à résoudre parce que des deux côtés – pour les trois millions de citoyens européens installés en Grande-Bretagne et pour les un ou deux millions de Britanniques vivant dans l’Union -, il y a tellement de bonnes raisons pour lesquelles un accord doit être trouvé, pour rassurer ces personnes très, très inquiètes pour leur avenir. Je crois que dans un mois ou deux, une solution sera trouvée.”

Les UE ayant fait leur vie en GB, famille etc, pourront rester
C'est la “proposition généreuse” de TMayhttps://t.co/v8DPNsDFdc

— Alex Taylor (@AlexTaylorNews) 23 juin 2017

"Vers un ralentissement de la croissance britannique"

Sophie Claudet :
“Qu’en est-il des prévisions pessimistes pour l‘économie britannique ?”

Charles Grant :
“L’impact de la dévaluation de la livre de 15% fait croître l’inflation, l’investissement étranger diminue légèrement, la consommation a été forte, mais cela ne durera pas éternellement et il faut s’attendre à un ralentissement économique. En particulier, quand les négociations sur le Brexit aboutiront aux détails de ce que sera notre future relation avec l’Union européenne – qui sera moins étroite d’un point de vue économique que par le passé -, il y aura une baisse de confiance du côté des entreprises, ce qui affectera la confiance des consommateurs. Je pense qu’on s’achemine donc vers un ralentissement de la croissance. Dans quelle mesure cela fera-t-il regretter à l’opinion publique, sa décision de quitter l’UE ? C’est toute la question.”

Sophie Claudet :
“D’après vous, comment les échanges commerciaux entre l’Union et le Royaume-Uni vont-ils évoluer ? Et se dirige-t-on vers un Brexit dur ou doux ?”

Charles Grant :
“On se dirige vers un Brexit plutôt dur, mais l’issue des législatives qui a fragilisé Theresa May et renforcé les partis plus modérés au parlement indique qu’ il sera plus doux que ce qu’elle avait envisagé au départ. Il y aura certainement des limitations plutôt modestes de l’immigration, il est possible qu’on soit moins dogmatique dans le refus du rôle joué par la Cour européenne de justice et qu’on reste dans l’union douanière européenne."

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