Deux témoins racontent

Deux témoins racontent
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié
PUBLICITÉ

Voici deux témoignages de personnes qui étaient au plus près des événements liés aux coup d‘état. On commence avec le journaliste et correspondant de guerre Samet Dogan :

“Dès que je suis sorti du véhicule sous le pont, des gens nous ont tiré dessus à partir du pont et on s’est abrité derrière une voiture.

Quand je suis monté sur le pont c’est comme si je découvrais une scène de guerre comme celles que j’avais vues lors de missions au Proche-Orient.

Les gens mouraient et tombaient sur la ligne de front, et des gamins sur des motos évacuaient des blessés graves, parfois avec une jambe en moins, ils essayaient de les amener dans les hôpitaux.

Cette nuit là ils ont même utilisés des chars, ils ont tiré sur des civils avec des canons.

Les gens qui savaient combien la Turquie pouvait souffrir à cause des précédents coups d‘état se sont retrouvés cette nuit là et ne voulaient pas reculer.

C‘était comme une scène de film de guerre en accéléré avec des tanks, des avions et des armes lourdes.”

La scène s’est déroulé près de l’aéroport d’Istanbul. On distingue un homme se dresser seul devant des blindés. Il s’appelle Metin Dogan :

“Je me suis dit que si les gens voyaient quelqu’un écrasé par un char en direct à la télévision ils descendraient dans la rue pour résister aux purges. Et je suis vite parti de chez moi pour aller à l’aéroport. Il y avait deux chars qui faisaient des allers retours devant l’aéroport. J’ai couru vers eux. Et en courant je criais : “je suis un soldat turc, quel type de soldats êtes vous ?” Alors ils ont commencé à avancer et moi je me suis couché au sol. A ce moment là je récitais le kalima chahada. Quand la chenille s’est approchée j‘étais totalement en paix, mon coeur battait normalement, dans une seconde j’allais rencontrer le créateur.

Quand le tank s’est arrêté, il allait vraiment m‘écraser. Je me suis dit, c’est la fin pour moi. Le char n’arrêtait pas de bouger, la chenille touchait ma tête, mon épaule. Depuis le 15 juillet je me considère moi même comme une personne morte. Chaque jour peut être mon dernier jour. Et depuis ce moment là je consacre tout mon temps pour ce pays, pour que la Turquie soit plus forte.”

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

La chasse au sein de l’armée turque

Hande Fırat, celle qui a donné la parole à Erdogan... le soir du putsch

Liens difficiles entre l’UE et Ankara