Juncker répond aux critiques face aux abus dont sont victimes les migrants en Libye

Juncker répond aux critiques face aux abus dont sont victimes les migrants en Libye
Par Euronews
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Le président de la Commission assure que l'Union européenne agit dans l'intérêt des réfugiés

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Jean Claude Juncker est-il informé des abus subis par les migrants en Libye ? Le president de la Commission européenne a accepté de répondre aux questions de notre correspondant, James Franey, après son discours sur l’Etat de l’Union.

La semaine dernière, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme dénonçait le silence de Bruxelles face aux crimes commis en Libye, et plus globalement son traitement de la crise migratoire.

La feuille de route adoptée par plusieurs pays européens et africains le 28 août à Paris aborde peu la question de la protection des droits de l’Homme en Libye et le long de ses côtes.

James Franey, Euronews :
“Mr Juncker, vous avez dit dans votre discours que nos valeurs sont notre boussole en Europe. Comment est-ce que l’accord entre l’Union et la Libye cadre avec cela ?”

Jean-Claude Juncker :
“Je pense qu’en ce qui concerne la Commission, nous respectons pleinement les valeurs fondamentales européennes parce que nous ne fermons pas le continent aux réfugiés. Au contraire, nous essayons de faire venir ces réfugiés en Europe, mais pas seulement dans le pays de première entrée, plutôt en les répartissant dans les Etats membres. Nous développons un programme immense et ambitieux avec l’Afrique parce que nous pensons qu’il est plus facile et qu’il est dans l’intérêt des Africains de trouver un travail et des perspectives de vie sur leur propre continent plutôt que de venir en Europe. Donc je ne pense pas que nous soyons en contradiction avec les valeurs fondamentales européennes.”

Euronews :
“Mais que dire des conditions de vie dans ces camps. Il y a des organisations humanitaires qui parlent de migrants battus, torturés, parfois même violés. Quand vous entendez cela, en tant qu’Européen, comment réagissez-vous ?”

Jean-Claude Juncker :
“Je suis choqué par ces informations. C’est pour cela que j’ai dit ce matin dans mon discours que nous devions nous concentrer sur les problèmes rencontrés par les réfugiés dans les camps en Libye. Nous devons renforcer notre coopération avec la Libye, et surtout avec les Nations Unies, avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés, avec l’Organisation internationale pour les migrations. Je ne veux pas donner de l’argent au gouvernement libyen, je veux soutenir ceux qui contribuent à changer ces conditions, et elles doivent changer.”

Euronews :
“Mais comment faire cela alors que le pays est dans une situation chaotique ? Il est ravagé par les conflits, les nombreuses factions rivales, les groupes terroristes. Comment garantir des conditions dignes à ces réfugiés quand la Libye est dans un tel état ?”

Jean-Claude Juncker :
“Sur le plan diplomatique, il y a du travail à faire. Nous sommes en contact étroit avec les voisins de Libye et nous pensons qu’il est dans l’intérêt de chacun de stabiliser la Libye. Mais comme nous ne sommes pas les seuls à être en charge de cela, nous devons dans le même temps essayer d’améliorer les conditions de vie dans les camps. Mais je suis choqué par les informations qui nous sont rapportées.”

Euronews :
“Une dernière question. Pouvez-vous citer une organisation de défense des droits de l’Homme qui pense que cet accord entre l’UE et la Libye est une bonne chose ?”

Jean-Claude Juncker :
“Je ne sais pas ce que les ONG et les autres pensent. Je sais que nous devons avoir un arrangement avec la Libye et avec d’autres dans la région pour être capables de maîtriser le problème des réfugiés. Je ne suis pas particulièrement enthousiaste sur la Libye, mais nous devons travailler avec ceux qui sont en place, dans l’intérêt des réfugiés.”

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