Automobile : le salon de Francfort branché sur courant alternatif

Automobile : le salon de Francfort branché sur courant alternatif
Par Vincent Coste
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Dans un salon boudé par plusieurs grandes marques, comme Peugeot, Nissan, Tesla, Volvo et Fiat, les marques allemandes foncent, en marche forcée, vers l'électrique...

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Les choses sont-elles en train de changer ? La Chancelière allemande, Angela Merkel, a inauguré le 14 septembre l’un des plus grands rendez-vous de l’automobile, le salon de Francfort. Et à domicile, les constructeurs germaniques ont tous dégainé de très nombreuses nouveautés, avec une place grandissante faite aux voitures électriques (ou à défaut hybrides). Arrangements entre amis, “Dieselgate” et autres scandales sur les émissions, obligent ?

Un plan “batterie” chez VW

Dans ce contexte, Volkswagen,le premier constructeur mondial a fait une annonce du taille. Le géant automobile à promis de doubler ses investissements dans l’électrique d’ici à 2030 pour les porter 20 milliards d’euros. Ce plan aura pour effet de proposer une trentaine de modèles électriques dans les 12 marques de VW, pour ne pas se laisser distancer sur ce marché. Mais qui dit voiture électrique dit batterie. Et ce sur point là, la firme de Wolfsburg prévoit une grosse enveloppe pour développer des batteries permettant une autonomie d’au moins 600 km. Pour ce faire, l’investissement consenti serait de 50 milliards d’euros, mais Volkswagen espère rallier d’autres industriels à cette cause.


Volkswagen I.D. Crozz

Et concrètement à Francfort, ça donne quoi ? Chez Volkswagen ça donne plusieurs modèles de pré-série “brandés” I.D, la future gamme toute électrique du constructeur : I.D Crozz, un SUV et l.D Buzz, une réinterprétation du mythique Combi, entre autres. Ces véhicules seront, en théorie, disponibles à partir de 2020 pour le SUV et 2022 pour le Combi. Chez Audi, la marque premium du groupe, là aussi, il y a de l’électricité dans l’air. La marque aux anneaux présente son étude Aicon, une limousine électrique autonome, censée chasser sur les terres de Tesla.


Volkswagen I.D. Buzz

Les deux autres poids lourds allemands font aussi de l‘électrique une priorité. Dans une Europe où déjà deux pays, le Royaume-Uni et la France, se sont engagés à bannir tout moteur thermique à l’horizon 2040, l’investissement dans l‘électrique devient donc primordial.

Mini électrique chez BMW

BMW espère proposer une douzaine de modèles électriques d’ici 2020. Le constructeur bavarois a notamment présenté ce qui pourrait être la future Mini électrique, la marque anglaise est en effet une filiale de BMW depuis 1994. Si une version électrique de l’ancienne génération avait été développée, cette dernière n’était qu’un modèle de démonstration. Cette future Mini E devrait être commercialisée en 2019.


Mini E

Le constructeur bavarois a aussi présenté la première évocation de la prochaine voiture de sa gamme tout-électrique, la i Vision Dynamics. Cette berline aura, elle aussi, Tesla en ligne de mire et sera mise sur le marché en 2021 vraisemblablement sous l’appellation i5.


BMW i Vision Dynamics

Une étoile à hydrogène

Mercedes-Benz, le constructeur germanique qui a le moins investi dans l‘électrification de gamme, fait également étalage de nombreuses nouveautés, même si certaines sont encore à l’état de concept-car. Parmi ces derniers, la marque à l’étoile présente l’EQA, qui préfigure un modèle de série normalement commercialisé en 2019. A terme, Mercedes-Benz prévoit de doubler sa gamme thermique d’une gamme tout-électrique sous cette appellation EQ pour “Electric Intelligence”. Tout un programme…


Mercedes-Benz EQA

Le constructeur de Stuttgart présente à Francfort, une nouveauté de taille, une déclinaison de son SUV GLC qui fonctionne à l’hydrogène. Une fois lancé, ce GLC F-Cell sera, après la Toyata Mirai, la seconde voiture hydrogène du marché. Aucune date de commercialisation n’a été communiquée et encore moins de tarif, mais il risque fort d’être salé. A titre indicatif, la Toyota, qui n’est disponible que dans certains pays, où des stations de distribution d’hydrogènes sont suffisant implantées, est vendue plus de 60 000 €.


Mercedes-Benz GLC F-Cell

Le futur de la voiture, c’est l‘électricité. Vraiment ?

Depuis plus de 10 ans, salon de l’automobile après salon de l’automobile, les communicants des grands constructeurs n’ont cessé d’affirmer que l‘électrique est le futur de l’automobile. Mais dans les faits, les ventes de voitures sont loin de traduire cette vertueuse volonté. En France, par exemple, s’il s’est vendu 107 455 voitures particulières en août, les électriques n’ont représenté que 1 226 de ce total, soit 1,14% des ventes.

Immatriculations : un bel été pour la voiture électrique #VE
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— Automobile Propre (@Auto_Propre) September 11, 2017

Les marques automobiles utilisent depuis longtemps la voiture électrique comme un vecteur d’image positive, mais ils ont longtemps pointé du doigt la faible autonomie des batteries ou les problématiques d’infrastructures, comme le peu de bornes de recharges. Enfin, si l’arrivée de nouveaux acteurs dans l’automobile et les polémiques à répétition vont “électrifier” nos bonnes vieilles voitures, le moteur thermique n’est pas encore mort. De l’aveu même du PDG de VW, Matthias Müller, “il y aura encore pendant longtemps une coexistence des moteurs à combustion et électriques dans le monde entier“.

D’autres acteurs du secteur, comme le patron de PSA vont plus loin. Carlos Tavares estime qu’”il faut embrasser une vision globale sur le plan du véhicule électrique, et prendre en compte la question de la production d’électricité, celle du recyclage des batteries ou encore les problématiques relatives aux terres rares, indispensables à la production des batteries“. De plus, ce dernier critique les positions prises par certains gouvernements, notamment celle d’interdire les moteurs à combustion. Pour Carlos Tavares, la transition vers l‘électrique ne se fera que si les entreprises reçoivent des aides. Dans le cas contraire, si les constructeurs doivent “en porter le poids“, cela “rognera les marges des entreprises“.

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