Diplomatie et fermeté avec Pyongyang

Diplomatie et fermeté avec Pyongyang
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Par Euronews
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Robert Gates, l’ancien ministre américain de la Défense, revient sur les tensions avec la Corée du Nord. Il détaille aussi les relations avec la Russie.

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La Corée du Nord inquiète la communauté internationale. Pyongyang a effectué au début du mois un nouvel essai nucléaire. Le pays a aussi réalisé ces dernières semaines des tirs de missiles balistiques qui prouvent qu’il peut désormais atteindre les Etats-Unis. Les autorités nord-coréennes veulent ainsi démontrer qu’elles sont sur le point de posséder une force de dissuasion. Face à cette situation les grandes puissances hésitent sur l’attitude à suivre pour répondre au défi posé par Pyongyang. Euronews a interrogé Robert Gates, l’ancien ministre américain de la Défense.

Euronews : “Commençons par l’escalade de la crise en Corée du Nord. Après le dernier tir de missile, Pyongyang a expliqué que son “objectif final est d‘établir l‘équilibre de la force réelle avec les Etats-Unis”. A quel point cette ambition est dangereuse?” Robert Gates, ancien ministre américain de la Défense :
“Je pense que cela est assez dangereux. Il est évident que 30 ans de diplomatie ont échoué et n’ont pas empêché la Corée du Nord de poursuivre son programme nucléaire et développer les moyens de l’utiliser. Je pense que l’une des options pour les Etats-Unis est de mettre sur la table un ensemble de propositions diplomatiques couplées à un discours sur les actions militaires que nous pourrions mener s’il n’y a pas de solution politique au problème.
Une solution politique comprendrait peut-être une reconnaissance, la levée des sanctions et la signature d’un traité de paix. Voici les grands pas qui doivent être faits en coordination avec la Corée du Sud et le Japon. En échange il faut soit une restriction drastique du programme nord-coréen soit sa suppression.
En revanche s’ils n’acceptent pas cette approche, qui serait très constructive, il faudrait rappeler les différentes mesures militaires que nous pourrions prendre en Asie. Cela serait très gênant à la fois pour la Corée du Nord et pour la Chine en matière de système anti-missiles, de forces navales supplémentaires, un ensemble d’actions militaires que nous pourrions prendre et qui pourrait déplaire à la Chine et à la Corée du Nord. “

Euronews :
“Où situer la Russie dans cette situation?”

Robert Gates :
“Comme souvent la Russie n’est pas très constructive. Je pense que c’est le genre de situation que la Russie, comme la Chine, apprécie car la question nord-coréenne inquiète les Etats-Unis et elle utilise ces circonstances en Asie ou ailleurs.”

Euronews :
“L’influence de la Russie progresse ?”

Robert Gates :
“Je pense que l’un des objectifs principaux de Vladimir Poutine au cours des 10 dernières années, voire plus, a été de restaurer le rôle de grande puissance de la Russie dont les intérêts doivent être pris en compte à l‘échelle internationale. Je crois qu’il y a des limites à l’influence de la Russie parce que je pense qu’il tombe dans le piège soviétique, de mener une politique globale agressive, une modernisation militaire que l‘économie russe ne peut pas suivre sur le long terme. “

Euronews :
“La Russie et la Biélorussie ont lancé un exercice militaire conjoint appelé Zapad 2017. S’agit-il d’une menace? “

Robert Gates :
“Ils envoient clairement un message d’intimidation. Mais je pense que les mesures prises par l’Otan, les mouvements de troupes en Pologne et dans les pays baltes, le renforcement américain de notre position militaire en Europe, je crois qu’ils veulent essayer intimider mais je pense ce n’est pas le cas”.

Euronews :
“Vous pensez que l’on se dirige vers un nouveau type de guerre froide? “

Robert Gates :
“Je pense que d’une certaine façon nous y sommes déjà. La question est comment stopper une spirale négative des relations et dans le même temps gérer les interventions politiques et militaires de Poutine ainsi que son attitude agressive en général. Je pense que le principal défi pour Vladimir Poutine est qu’il doit compter avec une population vieillissante et une économie qui décline. Il doit reconnaître que l’attitude de Moscou à l‘égard de l’Occident ne sert ni les intérêts de la Russie à long terme en tant que grande puissance ni les intérêts du peuple russe.”

Euronews :
“Pensez-vous que la Russie peut reconnaître cette situation et revoir sa politique?”

Robert Gates :
“J’imagine que les chances sont faibles tant que Vladimir Poutine restera président.”

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