La croissance chinoise reste robuste

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Par Euronews
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La croissance chinoise est restée robuste au troisième trimestre en dépit d'un léger tassement, aidée par un sursaut de la conjoncture en septembre, selon une salve d'indicateurs encourageants publiés jeudi en plein congrès du Parti communiste au pouvoir.

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La croissance chinoise est restée robuste au troisième trimestre en dépit d’un léger tassement, aidée par un sursaut de la conjoncture en septembre, selon une salve d’indicateurs encourageants publiés jeudi en plein congrès du Parti communiste au pouvoir.

Le produit intérieur brut de la deuxième économie mondiale a gonflé de 6,8% sur un an sur la période juillet-septembre, après avoir progressé de 6,9% au premier comme au deuxième trimestre, a annoncé le Bureau national des statistiques.

Ce chiffre, conforme à la prévision médiane de 14 analystes sondés par l’AFP, reflète certes l’essoufflement durant l‘été de la production industrielle et du crucial marché immobilier, visé par des restrictions réglementaires drastiques.

Pour autant, la performance du géant asiatique reste solide : Pékin s‘était fixé pour 2017 un objectif “d’environ 6,5%”, en bonne voie d‘être largement dépassé —après une croissance de 6,7% en 2016, sa plus faible en 26 ans.

Les statistiques officielles témoignent “d’une bonne résistance de la croissance et d’un rebond de l’activité en septembre“, commente Julian Evans-Pritchard, analyste de Capital Economics. Notamment, la production industrielle a progressé le mois dernier de 6,6% sur un an : mieux qu’attendu par les experts sondés par Bloomberg (+6,5%), et une franche accélération après l’essoufflement d’août (+6%) et de juillet.

Dans le même temps, le secteur des services —plus de la moitié du PIB— “reste solide, et les infrastructures se développent (…) ce qui compense les faiblesses dans l’industrie“ sur le trimestre, observe Cui Li, analyste de CCB International, cité par Bloomberg, évoquant “une croissance stable“.

Outre des exportations revigorées, la Chine a profité en septembre d’un regain de la demande intérieure. Les ventes au détail, baromètre de la consommation des ménages, ont gonflé de 10,3%, accélérant plus fort qu’attendu après deux mois d’essoufflement, sur fond d’envolée des ventes en ligne.

Autant de bonnes nouvelles pour le président Xi Jinping, qui a ouvert mercredi le congrès quinquennal du Parti communiste, à l’issue duquel il se verra reconduit à sa tête. Avant cette échéance cruciale, le régime n’avait pas ménagé sa peine pour doper l‘économie au premier semestre, musclant les dépenses publiques dans de grands chantiers d’infrastructures et tolérant une embardée du crédit et de l’immobilier.

Le sursaut obtenu, comme l’a observé le Fonds monétaire international (FMI), s‘était payé au prix d’une envolée supplémentaire d’une dette chinoise déjà colossale.

Les bons indicateurs camouflent des difficultés en série, notamment le gonflement du crédit“, soulignait Raymond Yeung, analyste d’ANZ Research, relevant une dépendance persistante à l‘égard des infrastructures et de l’immobilier. Mais la solide performance économique ouvre “une opportunité pour s’attaquer à des problèmes de long terme“, plaide-t-il.

Surcapacités massives dans l’acier et les mines, en particulier dans les groupes étatiques, créances douteuses des banques, dettes des entreprises… “Autant de déséquilibres majeurs qui obligeront les dirigeants chinois à marcher sur le fil en 2018“ et qui avivent le risque d’un ralentissement économique, avertit Rajiv Biswas, expert d’IHS Markit.

Certes, Pékin vante volontiers son rééquilibrage de l‘économie vers les services et la consommation, au détriment des exportations et industries lourdes. Signe de cette stratégie, les investissements en capital fixe, jauge des dépenses d’infrastructures, n’ont augmenté que de 7,5% sur un an sur janvier-septembre, marquant une nette décélération.

Dans un discours-fleuve mercredi, Xi Jinping a prôné la transition d’une “croissance rapide“ à un développement “axé sur la qualité“, sans dévoiler de nouvel objectif de croissance à long terme.

Déjà, le régime durcit le ton contre le secteur financier afin d’endiguer les crédits non régulés, ce qui pourrait selon les experts pénaliser l’activité dans les prochains mois, tout comme les drastiques réductions de surcapacités industrielles engagées pour réduire la pollution hivernale.

Enfin, un nombre croissant de grandes métropoles renforcent les restrictions sur l’achat d’appartements pour contenir la flambée des prix et la spéculation —une politique remise en exergue par Xi Jinping mercredi, et qui devrait peser sur la construction, un pilier de la croissance.

Pour autant, d’aucuns se montrent circonspects : Pékin devrait continuer de “privilégier la croissance plutôt que la réduction de la dette“, et éviter les réformes trop douloureuses pour l’emploi, prévient Christopher Balding, professeur de l’Université de Pékin. Ainsi, insiste-t-il, “l’endettement progresse moins rapidement qu’il y a deux ans“, mais “continue de gonfler à un rythme significatif“.

Avec agence (AFP)

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