Lesbos, un "nouveau Guantanamo" ?

Lesbos, un "nouveau Guantanamo" ?
Par Apostolos Staikos
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Des réfugiés dénoncent leurs conditions de vie insupportables : c'est "un nouveau Guantanamo" ! Reportage sur l'île de Lesbos.

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Un “nouveau Guantanamo”, voilà ce qu’est le camp de Moria pour une centaine de réfugiés qui manifestaient mercredi soir devant l’entrée.

5 500 personnes s’entassent ici alors que le campement ne devrait en accueillir que la moité. Du 15 août au 10 novembre, environ 7 000 réfugiés sont arrivés sur les îles grecques de Lesbos, Chios et Samos. Le gouvernement grec est sous pression. L’opposition et les ONG affirment que le gouvernement veut laisser les migrants sur ces îles. Ils dénoncent des “entrepôts d‘âmes”. Le ministère des migrations rejette leurs accusations et, de temps à autre, transfère les plus fragiles vers Athènes.

Hier soir, une trentaine de réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, ont pris le bus et le bateau pour Athènes. Mais ceux qui restent, décrivent Moria comme “l’enfer sur terre” :

S’exprimant en anglais, Sami Al-Bayati, réfugié irakien, âgé de 20 ans, expliquait à notre correspondant :
Moria n’est pas bien, je veux aller à Athènes. Ici, il n’y a pas de maison, pas d’argent. La nourriture n’est pas bonne et ils nous donnent une bouteille d’eau par jour. Seulement une aujourd’hui !

La plupart des gens ont perdu leurs derniers espoirs. Cela fait 6, 8 mois, un an pour certains, qu’ils sont là.
Ils attendent patiemment une réponse à leur demande d’asile tout en faisant face à des conditions de vie insoutenables.

Wasim Shahnawaz, réfugié afghan, 36 ans, lance un appel à l’aide : “Vous devez nous aider, vous ne devriez pas nous laisser mourir dans cette prison qu’est le camp de Moria. Je voudrais vous parler des toilettes. Je sais que c’est dégoûtant, mais il n’y a pas d’eau, pas de nettoyage. Tous ces gens ici vivent comme des morts.

En protestant, ces réfugiés réclament d’abord une amélioration de leurs conditions de vie. L‘équipe de reportage de notre bureau d’Athènes s’est vu refuser l’accès au campement de Moria.

Ces derniers mois, il est très difficile pour les caméras de télévision d’entrer dans le campement de Moria. Cependant les réfugiés en sortent pour venir nous parler de leurs conditions de vie inacceptables. Ils le répètent, ils veulent simplement quitter cette île“ conclut Apostolos Staikos.

Avec Sandrine Delorme

# Lesbos “île-prison” pour les #réfugiés, appelle à une grève générale https://t.co/2aCSuFbjzGpic.twitter.com/OCovF2FMwt

— AFP Athenes (@afpathenes) 15 novembre 2017

Exaspérés par la surpopulation du camp de Moria, sur l‘île grecque de Lesbos, réfugiés et policiers manifestent. La mairie, elle, appelle à la grève générale https://t.co/445wopIGwR#AFPpic.twitter.com/pIn8hGI0gc

— Agence France-Presse (@afpfr) 14 novembre 2017

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