Standardiser les tests pour mieux lutter contre Alzheimer

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Par Euronews
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Un projet international vise à établir un matériau de référence, synonyme de grande avancée dans le dépistage de la maladie d'Alzheimer.

Comment diagnostiquer le plus tôt possible la maladie d’Alzheimer pour ralentir sa progression et améliorer la vie des patients ? La recherche fait de grands progrès comme l’illustre ce projet international coordonné par le Centre commun de recherche de la Commission européenne en Belgique qui vise à élaborer un matériau de référence.

Lutter contre la maladie d’Alzheimer, c’est l’objectif des chercheurs que notre reporter Anne Devineaux a rencontrés à Geel en Belgique : ils travaillent avec des partenaires internationaux comme l’Association Alzheimer à la mise au point d’un outil destiné à améliorer le dépistage précoce de cette maladie qui touche plus de 40 millions de personnes dans le monde. Pertes de mémoire, troubles du langage et du comportement, les symptômes de la maladie sont bien connus, mais le diagnostic peut être long à établir. Pour les proches, il est essentiel d’agir le plus tôt possible face à cette maladie neurodégénérative aujourd’hui incurable.

Ce fut le cas pour Annie Van Eeckhout, 73 ans, diagnostiquée très tôt à 62 ans. Elle vit dans un établissement médicalisé de Sint-Truiden. Son mari Edmond est à ses côtés chaque jour. “Le diagnostic précoce est pour moi, l‘élément essentiel, explique-t-il. Si on peut le faire très tôt, on peut prendre toutes les précautions nécessaires au niveau des médicaments, au niveau de son avenir, de son avenir en tant que couple et aller chercher des solutions là où on ne le ferait pas ; si on attend trop longtemps, la maladie est trop avancée à ce moment-là,” assure-t-il.

Matériau de référence

Parmi les différentes méthodes de diagnostic, la recherche progresse autour de l’analyse de biomarqueurs, des molécules reflétant les lésions cérébrales caractéristiques de la maladie. L’attention se porte notamment sur de petites protéines appelées beta-amyloïde 42.

Au Centre commun de recherche de la Commission européenne (CCR) de Geel, les scientifiques développent ce que l’on appelle un matériau de référence. “Chez les personnes atteintes d’Alzheimer, le liquide céphalo-rachidien qui enveloppe le cerveau change et le niveau de ce biomarqueur beta-amyloïde 42 change, indique Ingrid Zegers, biochimiste au CCR. Donc la mesure de ce biomarqueur dans ce liquide nous donne des informations sur l‘état du cerveau des patients,” poursuit-elle.

“Ce que nous faisons, c’est que nous élaborons un matériau de référence : c’est comme un point d’ancrage pour déterminer la valeur de ce biomarqueur, les entreprises de diagnostic in vitro pourront l’utiliser pour déterminer l‘échelle de leurs kits de test, elles fournissent ensuite ces tests aux universités ou aux laboratoires dans les hôpitaux qui réalisent les mesures, indique la biochimiste. Donc au final, on obtiendra des résultats qui seront comparables entre eux et dans le temps,” affirme-t-elle.

Déterminant pour évaluer l’efficacité des futurs traitements

Six ans de travail et une collaboration internationale ont donc été nécessaires pour mener à bien ce projet. Standardiser les tests est crucial pour faciliter le dépistage précoce, mais aussi pour la recherche sur de possibles traitements.

En Suède, le président du groupe de travail de la Fédération internationale de chimie clinique et de médecine de laboratoire (IFCC), partenaire du projet, et professeur de neurochimie à l’hôpital universitaire de Sahlgrenska de Göteborg Kaj Blennow souligne en effet que des essais cliniques sont en cours pour de nouveaux médicaments.

“Ces traitements ciblent principalement l’agrégation du peptide bêta-amyloïde en plaques qui abîme les neurones, indique-t-il. Ils font aujourd’hui l’objet d’essais cliniques en phase finale et les résultats sont prometteurs, fait-il remarquer. Le jour où nous aurons un nouveau type de médicaments – c’est-à-dire des médicaments modificateurs de la maladie qui entraînent vraiment une amélioration ou stoppent la progression de la maladie -, renchérit-il, nous aurons besoin d’outils de diagnostic qui sont fiables et que nous pourrons comparer entre les pays et entre les laboratoires d’un même pays.”

La recherche sur les biomarqueurs avance donc rapidement et avec elle, l’espoir d’ici quelques années de pouvoir guérir ou du moins, ralentir la progression de la maladie.

.euronewsknwldge</a> filming at <a href="https://twitter.com/EU_ScienceHub?ref_src=twsrc%5Etfw">EU_ScienceHub Geel site today: #Futuris episode on #Alzheimer#ReferenceMaterial will air on 20/11 pic.twitter.com/eQIhZ4K9jO

— Elke Hanssens (@ElkeH1) 7 novembre 2017

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