Robert Mugabe, 37 ans au pouvoir

Robert Mugabe, 37 ans au pouvoir
Par Sandrine Delorme
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Retour sur le parcours de l'homme qui dirige d'une main de fer le Zimbabwe depuis 37 ans

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En février, pour son 93e anniversaire, Robert Mugabe se demandait pourquoi, après la mort de ses enfants, il était encore là, depuis aussi longtemps, seul et vivant… Il disait ne pas avoir de réponse…

#UPDATE Zimbabwean military officers read an address live on state TV – deny coup. Say they are “targeting criminals around” President #Mugabepic.twitter.com/OHZMrT8GMm

— AFP news agency (@AFP) 15 novembre 2017

Son arrivée au pouvoir remonte à 1979, à la signature des accords de Lancaster House qui mettent un terme à la guerre civile dans l’ancienne colonie britannique. Quand le Zimbabwe prend officiellement son nom et son indépendance, en avril 1980, Mugabe est vu comme un héros. C’est un ancien combattant et prisonnier politique.

Premier ministre d’un pays qui connaît encore des violences entre les deux mouvements nationalistes noirs le sien, le Zanu et le Zapu, il devient Président dès 1987. Ses premières années passées au pouvoir suscitent de l’espoir, et dans les années 90 tout va bien. En 1996, il épouse même celle qui est aujourd’hui candidate à sa succession, Grace …

Mais la crise économique le rattrape, l’inflation fait flamber les prix du riz et du pétrole.
Au début des années 2000, il laisse les vétérans de la guerre d’indépendance envahir les fermes. Plusieurs milliers exploitants blancs (4 000 environ) quittent leurs terres dans la précipitation et la violence. C’est ce qu’il appelle la réforme agraire et foncière. Elle aura pour conséquence la chute totale de la production agricole.

Autoritaire, Mugabe renforce alors encore un plus son contrôle sur le pays. En 2007, il déclare lors d’un meeting :

Il n’y aura jamais changement de régime…

Il muselle ses opposants, son adversaire Morgan Tsvangirai est tabassé la même année, plusieurs fois arrêté. Un an plus tard, il se retire du second tour de la présidentielle contre Mugabe qui remporte donc une nouvelle fois l‘élection sur fond de violences et d’intimidations.

En 2013, Mugabe révise la Constitution qui limite l’exercice du pouvoir à deux mandats consécutifs, mais la réforme n’est pas rétroactive. En juillet de la même année, il est à nouveau réélu à la tête du pays qui s’enfonce alors un peu plus dans la crise économique qui sévit déjà depuis une quinzaine d’années : hyperinflation, chômage de masse, effondrement des services publics, du pouvoir d’achat… Une nouvelle monnaie est créée pour ralentir la fuite des dollars américains en 2016, sans grand effet. Il faut dire que depuis 2000, le Zimbabwe subit une série de sanctions des pays occidentaux, ce qui l’a considérablement appauvri.

L’homme qu’il a limogé la semaine dernière, il en avait fait son vice-président en 2014, et Emmerson Mnangagwa est un proche des généraux de l’armée du Zimbabwe.

Zimbabwe : dates-clés depuis l’arrivée au pouvoir de Mugabe https://t.co/6hjSRByfzN#AFPpic.twitter.com/7UFGm5kFiO

— AFP Archives (@AFParchives) 15 novembre 2017

Le Zimbabwe en chiffres https://t.co/nl9fSPycP5

par AFPgraphics</a> <a href="https://twitter.com/hashtag/AFP?src=hash&ref_src=twsrc%5Etfw">#AFP</a> <a href="https://t.co/1pj8ojuQps">pic.twitter.com/1pj8ojuQps</a></p>— AFP Afrique (AFP_Afrique) 15 novembre 2017

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