Redresser l'économie, un défi pour Emmerson Mnangagwa

Redresser l'économie, un défi pour Emmerson Mnangagwa
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le nouveau président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a mis vendredi un point final aux trente-sept ans du règne autoritaire de Robert Mugabe, en promettant de redresser l'économie du pays et de tourner le dos à l'ancien régime.

PUBLICITÉ

Le nouveau président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a mis vendredi un point final aux trente-sept ans du règne autoritaire de Robert Mugabe, en promettant de redresser l'économie du pays et de tourner le dos à l'ancien régime.

Dans un pays qui sort ruiné de l'ère Mugabe, les attentes des 16 millions de Zimbabwéens sont immenses. Mais les doutes persistent sur l'aptitude du nouveau chef de l'Etat, longtemps aux commandes de l'appareil répressif de Robert Mugabe, à rompre avec les habitudes de l'ancien régime.

Conscient de la tâche titanesque qui l'attend, le "Crocodile", ainsi qu'il est surnommé pour son caractère impitoyable, a profité de son premier discours pour multiplier les promesses.

"Nous allons créer des emplois pour notre jeunesse et réduire la pauvreté pour toute la population", a lancé M. Ngangagwa, "les actes de corruption doivent cesser sur le champ".

Il a aussi annoncé qu'il indemniserait les fermiers blancs expulsés manu militari de leurs propriétés au début des années 2000. Cette réforme, emblématique de l'ère Mugabe, avait valu à son prédécesseur une volée de critiques et de sanctions internationales.

M. Mnangagwa s'est par ailleurs engagé à protéger les investissements étrangers et à renouer avec la communauté internationale. "Dans ce monde global, aucune nation n'est, ne peut ou ne doit être une "île", a-t-il insisté.

Le nouveau chef de l'Etat n'a pas non plus manqué de rendre hommage à son prédécesseur, "père de la nation". "Acceptons et reconnaissons tous son immense contribution à la construction" du pays, a-t-il lancé à la foule.

M. Mugabe a laissé derrière lui une économie ruinée par ses réformes dévastatrices. Avec un taux de chômage à 90%, les Zimbabwéens vivent de petits boulots, l'argent manque et le spectre de l'hyperinflation rôde.

"La priorité du nouveau gouvernement, c'est de redresser la situation économique et financière catastrophique du pays", a souligné l'analyste Robert Besseling, de EXX Africa.

Malgré son discours, le profil et la personnalité du nouveau maître du Zimbabwe suscitent quelques inquiétudes. Fidèle parmi les fidèles du régime, Emmerson Mnangagwa, proche de la hiérarchie sécuritaire, plusieurs fois ministre, traîne derrière lui une sinistre réputation d'exécuteur des basses oeuvres de l'ex-président Mugabe.

"Des dizaines de milliers de personnes ont été torturées, ont disparu ou ont été tuées", a rappelé Amnesty International.

Soucieux de rassurer, M. Mnangagwa a une nouvelle fois appelé vendredi ses concitoyens "reconstruire le pays ensemble". Le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), plaide pour un gouvernement d'union nationale jusqu'aux élections prévues en 2018.

Avec agence (AFP)

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Emmerson Mnangagwa succède à Robert Mugabe

Peut-on payer ses impôts en cryptomonnaie en Europe ?

Du pop-corn aux cadavres : quel rapport entre les deux ?