En Corse, la nette victoire des nationalistes

Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni
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Par Euronews
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Le gouvernement français va devoir négocier avec la coalition des autonomistes et des indépendantistes qui vient de remporter les élections locales.

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En Corse, les nationalises ont désormais les pleins pouvoirs au niveau local et entendent bien s'en servir pour obtenir davantage d'autonomie auprès des autorités françaises. Après son écrasante victoire au premier tour de scrutin, la coalition des autonomistes et des indépendantistes corses a remporté dimanche soir les élections territoriales avec 56,4 % des voix. Certes, plus d'un électeur sur deux ne s'est pas déplacé mais cette victoire permet aux nationalistes une entrée fracassante dans la nouvelle assemblée régionale dans laquelle ils disposeront, dès le 2 janvier prochain, de 41 sièges sur 63. Cette assemblée concentrera désormais les pouvoirs des deux anciens départements corses et de l'ex-collectivité territoriale corse qui ont fusionné.

En balayant les principaux partis de droite qui ont géré la Corse durant des décennies, les nationalistes confirment leur lente mais fulgurante ascension. Depuis 2014, ils ont quasiment raflé tous les scrutins :  mairie de Bastia aux municipales, majorité relative aux régionales de 2015. Aux dernières législatives, ils ont par ailleurs conquis trois des quatre sièges de députés.

Cette nouvelle victoire confirme aussi l'échec du parti présidentiel, La République en marche, qui avec 12,6% des suffrages n'obtiendra que 6 sièges à l'assemblée corse. Une claque aussi pour la gauche ne disposera d'aucun représentant dans le nouvel hémicycle local.

Si la question de l'indépendance de la Corse est renvoyée à la prochaine décennie, la nouvelle coalition compte bien sur sa nouvelle légitimité pour se faire entendre auprès du gouvernement français.

Dès dimanche soir, Gilles Simeoni, le chef de file des autonomistes a souhaité "un véritable dialogue avec l'Etat (...) pour régler "la question corse" de façon "apaisée et durable".

Quatre revendications

Jean-Guy Talamoni, le leader indépendantiste est allé plus loin en demandant "à Paris d'ouvrir très rapidement des négociations". Il a menacé d'organiser des "manifestations populaires" et de faire "le tour des capitales européennes" en cas de "déni de démocratie".

Les nationalistes corses portent quatre revendications : une autonomie administrative renforcée, l'amnistie des "prisonniers politiques", la reconnaissance effective de la langue corse et la reconnaissance d'un statut de résident.

Un véritable cactus pour Emmanuel Macron et le gouvernement d'Edouard Philippe. Ce dernier s'est déclaré prêt à recevoir les vainqueurs du scrutin. Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, s'est également montré très diplomate en soulignant "la disponibilité du gouvernement pour accompagner la création de la nouvelle collectivité et répondre aux nombreuses attentes exprimées par les Corses à l'occasion de ce scrutin".

Avec Agences

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