Pour une "justice migratoire" en Europe

déploiement d'une banderole où figurent les noms des migrants morts
déploiement d'une banderole où figurent les noms des migrants morts
Par Euronews avec AFP
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Des milliers de personnes se sont rassemblées ce mercredi soir à Bruxelles, en soutien aux migrants, à la veille du dernier sommet européen de l'année.

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Plus de 2500 personnes se sont réunies ce mercredi soir à Bruxelles, à l'appel d'associations et d'ONG, en soutien aux migrants, et à la veille du dernier sommet européen de l'année.

Elles demandent aux Etats membres d'infléchir leur politique migratoire, sachant, d'après les associations, que l'Union européenne concentre plus de 20% des richesses mondiales, mais n'accueille que 6% des réfugiés dans le monde.

"Plus de 33 000 personnes sont mortes à la frontière de l'Europe (ndlr : depuis le début des années 2000), donc la Méditerranée est devenue la mer la plus dangereuse au monde", indique Carine Thibaut, du Centre national de coopération au développement, CNCD-11.11.11, à l'origine de la manifestation. 

"Et, par ailleurs, on se rend compte que cela conduit à des violations des droits humains et je pense que le marché aux esclaves en a été la plus triste illustration. Ce que l'on veut demander à l'Europe, c'est de changer, d'aller vers une Europe hospitalière avec la mise en place de voies sûres et légales de migrations", ajoute-t-elle.

En 2016, plus de 5 000 migrants sont morts en tentant de rejoindre les côtes européennes, estime l'ONG.

Les quotas créent des lignes de faille au sein de l'UE

La question migratoire a créé des lignes de faille au sein de l'Union européenne. La répartition des réfugiés et leur relocalisation reste un point d'achoppement. 

Elle devrait à nouveau être débattue lors du sommet et a donné lieu, ce mercredi, à une **polémique entre le président du Conseil européen Donald Tusk et la Commission de Jean-Claude Juncker. **

Donald Tusk, qui préside le sommet des dirigeants de l'UE ce jeudi et ce vendredi à Bruxelles, a proposé d'avoir une discussion "ouverte et franche" sur *"ce qui a marché et ce qui n'a pas marché" *dans la réponse de l'UE à la crise migratoire depuis 2015.

Une politique "inefficace" pour Donald Tusk

Dans une note adressée aux 28, il souligne que le débat qui se tient autour de la possibilité de mettre en place des quotas obligatoires "s'est révélé hautement conflictuel", et qualifie l'attention qui y a été consacrée de* "disproportionnée"*. "En ce sens", la problématique des quotas obligatoires s'est avérée à ses yeux "inefficace".

Les quotas temporaires mis en place en 2015 à la majorité qualifiée pour accueillir des réfugiés arrivés en Italie et en Grèce ont été difficilement mis en place. 

Ils sont par ailleurs à l'origine d'une fracture profonde avec plusieurs pays de l'Est qui ont refusé d'accueillir des réfugiés par ce biais, à tel point que trois d'entre eux (Hongrie, Pologne et République tchèque), ont été renvoyés la semaine dernière devant la Cour de justice de l'UE (CJUE) par la Commission.

Pour l'avenir, la Commission propose désormais de garder la règle de la responsabilité des pays d'arrivée, mais avec un "mécanisme correcteur" en cas d'afflux massif.

32000 personnes relocalisées sur un objectif de 160 000...

"La Commission désapprouve fortement la déclaration selon laquelle la relocalisation, en tant que réponse d'urgence, a été inefficace", a répliqué mercredi un porte-parole de l'exécutif européen, Margaritis Schinas.

"Plus de 32.000 personnes ont été relocalisées, soit environ 90% des personnes éligibles", a-t-il insisté, en soulignant que ce programme n'avait pas été imposé, mais adopté "par le Conseil" de l'UE qui réunit les 28 Etats membres.

L'objectif initial prévoyait jusqu'à 160000 places réparties selon des quotas par pays.

Amnesty International accuse l'Italie et l'Europe de complicité d'esclavage

"Les organisateurs de la manifestation ont choisi cette rue pour être a quelques mètres des bâtiments où se tiendra le sommet européen ce jeudi. Ils veulent faire entendre leur voix, surtout après le rapport d'Amnesty International qui accuse l'Europe d'être complice de l'esclavage en Libye", indique Nima Ghadakpour, du bureau d'euronews à Bruxelles.

Dans un rapport publié ce mardi, Amnesty International a, en effet, pointé l'Italie et l'Europe du doigt concernant la vente de migrants en Libye. L'ONG reproche aux gouvernement européens d'avoir apporté leur soutien aux garde-côtes libyens, impliqués dans la traite d'êtres humains.

Avec AFP.

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