Des milliers de déplacés depuis le départ des Farc

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Par Euronews
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Dans certaines régions reculées de Colombie, le désarmement des Farc a laissé le champ libre à d'autres groupes armés entraînant d'importants déplacements de population.

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A Quibdó, au nord-est de la Colombie, malgré l'accord de paix signé il y a plus d'un an avec la guerilla communiste des Farc, la guerre n'est pas terminée pour les populations locales. D'autres groupes armés ont pris le pouvoir dans cette région pauvre et isolée. Une région qui a déjà payé un lourd tribut durant près d'un demi siècle.

Après l'assassinat son fils, un jeune leader indigène, Diomedes Isarama a dû fuir avec sa communauté. "On a peur parce qu'ils ont tué notre fils, dit-il. *Ici les gens disent qu'ils vont tuer tout le monde. C'est ce qui se dit ici."

C'est un milicien de l'armée de libération nationale (ELN) qui est suspecté de cet assassinat. Depuis, le groupe armé s'est lui aussi engagé à déposer les armes d'ici la fin du mois de janvier.

En attendant, toute la famille de Diomedes vit dans la peur et le dénuement.

Conséquence indirecte de l'accord de paix avec les Farc, plus de 55 000 personnes ont dû être déplacées en 2017 dont 10 000 rien que dans le département de Chocó.

Car en renonçant au conflit armé les Farc ont surtout laissé le champ libre à des gangs et des groupes paramilitaires qui font aujourd'hui régner la terreur.

Comme beaucoup d'habitants du secteur, Natalia a dû fuir Medellín lorsqu'un gang l'a menacée.

"Ils m'ont dit qu'ils ne me menaceraient pas mais j'ai réalisé que les jeunes du voisinage voulaient me tuer. Ils ont frappé à la porte de ma maison. Je les ai entendu dire qu'ils pourraient m'attraper et me frapper."

Natalia n'a pas hésité : elle a tout quitté par crainte de voir son jeune fils être recruté de force par un groupe de paramilitaires. Sa vie est à l'arrêt depuis qu'elle a atterri à Quibdó.

"*C'est dur, dit Natalia, parce qu'on voit toujours des jeunes avec de la drogue qui attendent au coin de la rue. Il a du racket. Tout ça est vrai. Il y a des frontières invisibles qu'on ne peut pas traverser. Si on le fait, on risque sa vie." *

"Construire la paix ne se fait pas du jour au lendemain", a récemment rappelé le président colombien.En attendant des jours meilleurs, Natalia se bat au quotidien pour son jeune fils handicapé.

Officiellement le nombre de crimes liés à la guérilla a considérablement diminué en Colombie. Alors que 3 000 personnes en moyenne étaient tuées chaque année avant les accords de paix, moins de 100 victimes ont été recensées l'an dernier.

Mais il s'agissait bien d'assassinats ciblés surtout dans les régions délaissées par les Farc.

Hector Estepa, euronews : "Le départ des Farc dans des zones comme Chocó a entraîné une violente réorganisation des groupes armés et les attaques contre les chefs des communautés locales, un peu partout dans le pays, sont particulièrement inquiétantes."

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