"Si on continue comme ça, il y aura des morts"

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Par Laurence Alexandrowicz
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A 20 km de Briançon, à la frontière italienne, des bénévoles français viennent au secours des migrants qui traversent les Alpes.

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A 20 km de Briançon, à la frontière italienne, des bénévoles français viennent au secours des migrants qui traversent les Alpes.

Il ne faut pas attirer l'attention des gendarmes, la loi française interdit toute aide à la circulation.

 "Venez on a à manger, on a du thé, ça craint rien!", crie le bénévole dans la nuit, alors qu'il croise un migrant.

 Depuis cinq heures, quatre hommes d'Afrique de l'Ouest marchent dans le noir, par moins 8 degrés, les mains gelées.

"Est-ce que vous pouvez nous aider à avoir des gants ?", demande l'un d'eux. Les bénévoles cherchent des gants dans le coffre de leur voiture.

Comme eux 1600 migrants ces quatre derniers mois auraient tenté la traversée dans les Alpes du sud de la France.

 Une route dangereuse, qui a failli coûter la vie à Mamadou Bam en mars 2016. Ses pieds ont gelé, il se trouve en rééducation à Briançon, après une double amputation.

"On était bloqué il avait trop de neige, raconte ce Malien, on ne pouvait ni avancer ni reculer, on ne pouvait pas s'en sortir, j'essaye de me mettre debout, je tombe, je me mets debout je tombe, j'étais gelé jusqu'aux genoux, je ne sentais plus rien. Je savais pas du tout que la neige, ça brûle."

 Mamadou Bam ne peut plus rester plus de deux heures debout.

Des hommes comme lui, Jean Paul Borel a essayé d'en sauver. Cet habitant de la région a été arrêté par les gendarmes alors qu'il ramenait quatre migrants dans un centre d'accueil d'urgence à Briançon. Et il craint le pire : "Les migrants prennent de plus en plus de risque pour passer et je pense que si on continue comme ça cet hiver il y aura des morts dans le Briançonnais."

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