Désengorger les prisons, la solution à la crise selon l'OIP

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Par Euronews avec AP - AFP - REUTERS
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Alors que le blocage des prisons se durcit, les conditions de détention se dégradent.

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Si les nombreuses et encore toutes récentes agressions de personnels pénitentiaires par des détenus ont été la goutte d’eau qui a fait déborder la vase, c’est bel et bien la situation catastrophique dans les prisons depuis années qui est à l’origine du mouvement de contestation des surveillants de prison. Voilà 9 jours déjà qu’ils protestent aux quatre coins de la France. La quasi-totalité des établissements fait face à des violences et des tensions dans un contexte gravissime qui impacte tout le monde, les personnels pénitentiaires, bien sûr, mais aussi les détenus et leurs familles.

"Avec le blocage des établissements pénitentiaires, les conditions de détention s’aggravent. Il n’y a quasiment plus de mouvement en détention pour sortir de la cellule. Les promenades sont retardées voire annulées dans pas mal d’établissements. Les intervenants sont bloqués à l’extérieur par les surveillants donc il n’y a plus d’activité. Les soignants sont également bloqués et cela compromet l’accès aux soins des personnes détenues. Il y a pas mal de vieilles prisons où les douches sont sur les coursives. Ce sont des douches collectives et il n’y a pas de douches en cellule. Il y a donc des jours où les détenus n’ont pas eu accès aux douches. Les parloirs sont bloqués dans beaucoup d’endroits donc les liens avec la famille se délient. Et c’est aussi une expression de la tension qui monte, car pour les détenus à l’intérieur, les conditions de détention s’aggravent", a expliqué par téléphone à notre journaliste, Sandrine Delorme, François Bes, coordinateur au sein de l'Observatoire international des prisons (OIP).

Au total, 130 des 188 prisons françaises ont été touchées par le mouvement. Pour que la pression redescende, une solution : le désengorgement des prisons estime l'OIP, ce qui sous-entend revoir le système dans son ensemble. Et il faudra cette fois-ci à la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, plus que des négociations avec les syndicats pour mettre fin à cette crise, la pire depuis 25 ans pour l' administration pénitentiaire. Les syndicats ont en effet déjà prévenu. Ils attendent de réels engagements de la part du gouvernement.

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