Emmanuel Macron s'est dit convaincu que l'agriculture française était une "terre de conquête" samedi au salon du secteur, où il a été accueilli par des sifflets mais aussi des applaudissements.
PUBLICITÉLe salon de l'Agriculture à Paris est toujours un test pour le nouveau président français : aura-t-il les faveurs du monde agricole ?
Emmanuel Macron s'est fait siffler pendant plusieurs minutes par des céréaliers en colère; ils protestent contre la fin du glyphosate et contre la viande aux hormones qui risque d'être importée avec l'accord de libre-échange en négociations entre l'Union européenne et le Mercosur.
Les éleveurs craignent notamment l'importation sur le continent de 70.000 tonnes de viande bovine sud-américaine par an, à droits de douane réduits si l'UE signe un accord commercial avec les quatre pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay).
Les incertitudes portent notamment sur l'avenir de la politique agricole commune (PAC), dont la France est l'un des principaux bénéficiaires, après le départ du Royaume-Uni en 2020. Vendredi à Bruxelles, les dirigeants européens ont fait le constat de leurs divisions sur le sujet.
Le chef de l’État a aussi été applaudi, signe des tensions actuelles au sein d'un monde paysan en pleine réorganisation.
Pour déminer le terrain, le président a expliqué jeudi à 700 jeunes agriculteurs reçus à l’Élysée qu'il voulait réorganiser l'agriculture en "filières" pour tenter de garantir sa rentabilité, tout en la sortant de sa dépendance aux fonds publics européens.
Les inquiétudes sont d'autant plus fortes que les paysans français peinent à vivre de leur travail en raison de la guerre des prix impulsée par la grande distribution.
avec AFP