Berta Caceres, le combat continue

REUTERS/Jorge Cabrera
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Par Euronews
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Il y a deux ans, l'assassinat de cette militante écologiste hondurienne provoquait l'indignation internationale. Aujourd'hui, les commanditaires de son meurtre n'ont toujours pas été traduits en justice. Sa famille poursuit son combat.

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Le 3 mars 2016, à l'aube, deux hommes masqués ont fait irruption au domicile de Berta Caceres à La Esperanza, au nord-ouest de Tegucigalpa, avant de l'assassiner de plusieurs balles. L’environnementaliste hondurienne défendait depuis plus de vingt ans les droits des 400 000 indiens Lencas dont elle faisait partie.

Qui a tué Berta Caceres ?

Au moment de sa mort, l'écologiste bataillait notamment contre la construction d'un barrage hydroélectrique qui menaçait le fleuve Gualcarque et qui pourrait priver d'eau plusieurs centaines d'Indiens. Un projet aujourd'hui suspendu, mais pas annulé.

Sa famille dont ses filles ont rapidement accusé l'Etat hondurien et l'entreprise hydroélectrique Desarrollos Energéticos SA (DESA) d'être responsables de sa mort. Des accusations confirmées par ce rapport international publié en novembre 2017 et qui met en évidence "la participation de nombreux agents de l'Etat, de hauts dirigeants et employés de DESA à la planification de cet assassinat".

Depuis deux ans, la famille exige que les commanditaires de son meurtre soient traduits en justice. Au total, neuf personnes ont été arrêtées dont des responsables de la société DESA comme l'ingénieur Roberto David Castillo Mejia, ancien président directeur général de la compagnie. Il est accusé par la justice d'avoir été le cerveau de l'assassinat de la militante. Selon le parquet, il aurait fourni "la logistique et d'autres ressources aux auteurs" de l'assassinat.

Dans un communiqué rendu public après l'arrestation de M. Castillo, DESA a demandé "la libération immédiate" de ce dernier. M. Castillo, comme "tous les membres de DESA, n'ont rien à voir avec l'incident malheureux qui a mis fin à la vie de Berta Caceres", a assuré la société.

"Berta Vive"

Le documentaire Berta Vive réalisé par Katia Lara quelques mois après son assassinat retrace le combat de cette défenseure des droits humains.

Le film, primé dans plusieurs festivals de cinéma, souligne aussi le rôle des bailleurs de fonds qui soutiennent ce projet controversé de barrage. Il pointe notamment du doigt deux fonds d’investissements, l’un finlandais (Finnfund) et l’autre contrôlé par le gouvernement néerlandais (FMO).

Documentaire réalisé par Katia Lara et accessible ci-dessus en VO sous-titré français

Un an avant sa mort, Berta Caceres avait reçu le prestigieux prix Goldman qui récompense les actions en faveur de l’environnement et qui est considéré comme le Nobel de l'écologie. Une reconnaissance qui n'aura finalement pas permis de la protéger.

Le Honduras, bête noire des défenseur.e.s de l'environnement

En 2017, l'ONG Global Witness a qualifié le Honduras de pays le plus meurtrier au monde pour les militants écologistes. Elle a recensé plus de 120 cas de défenseurs tués depuis 2010.

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