Syrie : couloir humanitaire exigé et suspicion d'attaque chimique

Syrie : couloir humanitaire exigé et suspicion d'attaque chimique
Par Euronews
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Le conseil de sécurité de l'ONU se réunit à huis clos ce mercredi pour débattre de la situation inextricable de la Ghouta orientale.

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Des bombardements, une offensive terrestre, des suspicions d'attaques chimiques, une trêve quotidienne qui n'est pas respectée, un convoi humanitaire obligé de repartir sans avoir déchargé toute sa cargaison, plus de 800 civils tués depuis le 18 février...

C'est pour débattre de cette situation inextricable dans la Ghouta orientale que le conseil de sécurité de l'ONU se réunit à nouveau à huis clos ce mercredi.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une vingtaine de cas de suffocation et de difficultés respiratoires ont de nouveau été recensées lundi à Hammouryié.

L'ONU réclame encore la réouverture d'un couloir humanitaire. Un autre convoi d'aide devait partir hier, mardi, mais il n'a pas pu. Elle demande aussi le respect de la trêve. Elle doit notamment débattre de l'absence de mise en oeuvre du cessez-le-feu temporaire en Syrie de la résolution votée le 24 février dernier et du respect de la trêve quotidienne de la Russie dans la Ghouta.

Lundi 5 mars, le convoi de l'UNICEF et du Croissant rouge a dû repartir après la reprise des bombardements. Il était resté sur place pendant neuf heures mais n'a pu distribuer toute l'aide apportée. Les habitants de Douma n'avait pourtant pas vu un seul convoi d'aide depuis novembre dernier.

Les forces du régime ont déjà repris 40 % du fief des insurgés et la Ghouta pourrait rapidement être coupée en deux, la localité de Douma se retrouvant isolée, ce qui serait l'objectif de Damas.

La Russie a mis en place un couloir d'évacuation. "Mais aucun civil n'a emprunté ce couloir", a indiqué mardi un général russe à Moscou, tout en précisant que l'offre de sortie était désormais étendue aux combattants rebelles, avec leur arme personnelle, et leurs familles. Il n'a pas précisé si le couloir débouchait dans une zone contrôlée par les rebelles ou le régime.

Chronologie des événements par l'Agence France Presse

Le 18 février, l'armée syrienne a lancé une offensive meurtrière pour reconquérir la Ghouta orientale, qui constitue le dernier fief des insurgés près de Damas. Cette enclave est assiégée depuis 2013. Environ 400 000 habitants y vivent.

Les forces du régime tirent plus de 260 roquettes et l'aviation mène des raids intensifs sur plusieurs localités rebelles de la Ghouta orientale. Le lendemain, l'armée syrienne tue 127 civils en pilonnant cette région, le bilan le plus lourd sur une journée dans l'enclave depuis 2013.

Le 20, selon l'OSDH, l'aviation russe bombarde le fief rebelle pour la première fois depuis trois mois, touchant un hôpital à Arbine, désormais hors service. Six autres hôpitaux ont été visés par des bombardements en 48 heures, dont trois sont désormais hors service, selon l'ONU. Le Kremlin dément l'implication de la Russie.

Des centaines de blessés affluent dans des hôpitaux de fortune. Ils sont soignés à même le sol.

Le 21, outre des bombes, les avions larguent des barils d'explosifs, dont l'utilisation est dénoncée par l'ONU et des ONG.

Pour le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, la Ghouta orientale est devenue "l'enfer sur Terre".

Le 22, le représentant syrien à l'ONU Bachar Jaafari réitère la détermination du régime à reconquérir l'ensemble du territoire: "Oui, la Ghouta orientale deviendra un nouvel Alep".

Le 24, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois, après 15 jours d'atermoiements, notamment de la part de Moscou.

Mais le lendemain, les forces pro-régime engagent de violents affrontements avec les insurgés, tout en menant des frappes aériennes et des tirs d'artillerie, selon l'OSDH.

Quatorze cas de suffocation, dont celui d'un enfant décédé, sont rapportés après un bombardement du régime, indique l'OSDH. Un médecin évoque une "probable attaque au gaz de chlore". La Russie dénonce une "provocation".

Le 26, Vladimir Poutine ordonne l'instauration d'une "trêve humanitaire quotidienne" de 09h à 14h. Des "couloirs humanitaires" seront mis en place pour l'évacuation des civils, selon Moscou.

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Mais dès le lendemain, l'aviation et l'artillerie du régime bombardent de nouveau l'enclave au bout de trois heures de calme. L'armée russe accuse les rebelles d'avoir ouvert le feu sur le couloir humanitaire.

Le 28, après une nuit marquée par des affrontements intenses, l'aviation du régime bombarde plusieurs localités.

Le 4 mars, une source militaire indique que l'armée a "progressé sur plusieurs fronts". Depuis plusieurs jours, les combats sur le terrain se sont intensifiés.

Le président Bachar al-Assad affirme que l'opération militaire "doit se poursuivre". Des tirs de roquettes ont lieu sur Damas, il y aurait plusieurs morts.

Pour Londres et Washington, le régime et la Russie ont "la responsabilité écrasante de la souffrance humaine déchirante". La chancelière allemande et le président américain estiment que le régime va devoir "rendre des comptes".

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Le 5, le premier convoi d'aide depuis le début de l'offensive entre dans l'enclave rebelle, mais ne peut livrer toute sa cargaison en raison de bombardements à Douma.

Au moins 86 civils sont tués. L'OSDH affirme que "18 cas de suffocation et de difficultés respiratoires ont été recensés à Hammouriyé après le lancement d'une roquette par un avion militaire sur cette localité", sans préciser l'origine de ces malaises.

Le 6, le régime poursuit ses frappes et ses forces continuent leur percée dans la partie rurale de l'enclave. Des bombardements intenses ont notamment eu lieu durant la période de trêve quotidienne, selon l'OSDH. "La trêve de Poutine s'est achevée car les bombardements n'ont pas cessé" durant la période concernée, affirme l'OSDH.

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