Hongrie : un homme déguisé en poulet candidat au Parlement

Hongrie : un homme déguisé en poulet candidat au Parlement
Par Emma Beswick
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József Tichy-Rács raconte à Euronews ce qui l'a incité à revêtir un costume de poulet et à se présenter aux élections législatives d'avril prochain.

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Surréaliste : un Hongrois a décidé de se présenter aux élections législatives du mois prochain en portant le masque d'un poulet. Le candidat, qui réside en Autriche, a promis de rentrer au pays s'il est finalement élu.

Mais pourquoi une telle candidature ?
"Je pense que les gens en Hongrie ont perdu confiance dans les politiciens humains, il est donc raisonnable de supposer qu'ils feront confiance à un poulet ou à un chien", nous a répondu József Tichy-Rács.

L'homme est membre du parti satirique du «Parti hongrois du chien à deux queues», créé en 2006. Un parti qui a fini par être reconnu comme une véritable formation politique par la Cour constitutionnelle hongroise.

Le parti présentera d'ailleurs d'autres candidats atypiques dont l'un sera déguisé en gorille et un autre en Père Noël.

"Nous sommes le parti le plus sérieux dans l'histoire de la politique hongroise", assure le poulet-candidat.

Par correction pour ses futurs électeurs, le candidat porte quand même une veste très chic, outre son costume de poulet, "sinon les gens ne [le] prendraient pas au sérieux".

József Tichy-Rács explique n'avoir eu aucun mal à récolter les 500 signatures nécessaires pour valider sa candidature.

"Les gens m'ont soutenu de tout leur cœur", commente-t-il dit. "Je n'ai eu qu'à scander mes promesses, et les gens se sont empressés pour me soutenir."

Promesses de campagne

Ses promesses ? Il a juré de s'acheter un nouveau fauteuil parce que celui des députés sortant n'a pas l'air d'être assez confortable, dit-il.

Plus sérieusement ? József Tichy-Rács veut aussi élargir un cours d'eau à Sopron (à la frontière autrichienne) afin d'y aménager un port et permettre à de plus grands bateaux de redescendre vers la ville. Objectif : développer l'économie locale. Enfin, pas seulement. Le candidat a une autre idée en tête :

"J'aimerais rentrer chez moi dans un sous-marin à la fin d'une longue journée difficile et j'aurai besoin d'un jacuzzi dans le sous-marin pour me sentir à l'aise."

Politiquement parlant, son parti voudrait "démolir la démocratie parce que les gens en ont marre de toute façon". Le poulet-candidat aimerait établir à la place une 'cratocratie' (littéralement, le pouvoir de ceux qui ont déjà le pouvoir, ndlr), un concept nébuleux où les dirigeants et les électeurs seraient autorisés à voler (de l'argent). "Je pense que ce serait un bel enchevêtrement".

Et que fera-t-il s'il remporte le scrutin ? "Si j'arrive à gagner, alors je pourrais subvenir à tous mes besoins humains et de poulet et retourner en Hongrie. Je promets également que je partirai en vacances à l'étranger, ce que peu de Hongrois peuvent se permettre", précise encore le candidat.

Concurrence pour les petits partis

En Hongrie, les candidats des autres petits partis s'insurgent : la dérision du candidat-poulet risque en effet de les évincer alors qu'ils proposent un programme... plus sérieux. Mais József Tichy-Rács se considère comme "l'adversaire le plus puissant", le seul capable de prendre des voix aux petits comme aux grands partis dont celui de Fisdesz, le parti du Premier ministre sortant Viktor Orban.
Gergely Gulyas, chef du groupe parlementaire de Fidesz, a déclaré vendredi dernier au magazine Hetek qu'il était peu probable que son parti obtienne deux tiers des sièges comme aux élections de 2010 et 2014. Mais objectif est clair : il espère bien rester au pouvoir.

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