Révolution numérique : un nouveau monde pour le tourisme

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Par Euronews
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Visite du salon ITB à Berlin pour découvrir les nouveaux rouages de l'industrie du tourisme : réseaux sociaux et vidéos à 360 degrés en première ligne.

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Notre reporter Sebastian Saam nous emmène au salon international du tourisme ITB à Berlin, pour découvrir les dernières tendances.

Ces dernières années, le numérique a transformé le tourisme. Explorer de nouvelles destinations, réserver, planifier, raconter nos voyages, donner notre avis… Tout se fait désormais en ligne.

De quelle manière la révolution numérique a-t-elle remodelé le voyage et le tourisme ?

Applications, réseaux sociaux, réalité virtuelle, vidéos à 360 degrés… C’est la fin des voyages traditionnels tels qu’on les connaissait. Le numérique est devenu un sujet incontournable pour un salon du tourisme tel que celui-ci.
Tout le monde vous le dira : c’est un facteur clé.

Les touristes interagissent désormais à chaque étape de leurs voyages.Toute expérience, qu’elle soit bonne ou mauvaise, est ainsi immédiatement partagée à travers les réseaux sociaux.

Alors comment les destinations touristiques font-elles ?

Une promo gratuite grâce aux voyageurs

Prenons l’exemple des Seuchelles. Comment ce paradis tropical parvient-il à attirer des clients des quatre coins du monde ? Cet archipel, au beau milieu de l’Océan Indien, utilise notamment l’impact des influenceurs en leur laissant temporairement la main sur ses propres réseaux sociaux.

Ces stars du web, blogueurs ou influenceurs, ne sont pas payés par les Seychelles. Mais ils peuvent, en échange de leurs louanges, utiliser la beauté des paysages pour accroître leur nombre de followers.

“Ce qu’ils font pour nous, c’est qu’ils dirigent leur trafic personnel vers nos réseaux sociaux. Et une fois que les gens y sont, ils y restent ! Ils deviennent automatiquement les followers des comptes des Seychelles, et ce même lorsque les influenceurs nous ont rendu nos pages”, ecplique Sherin Francis, chargée du tourisme dans l’archipel.

Les touristes eux-mêmes peuvent faire de la pub. Un concours récompense par exemple les meilleures vidéos filmées par les voyageurs. Un couple de touristes roumains a remporté le premier prix : un autre voyage aux Seychelles, dans une villa présidentielle.
Loin d’être anecdotique, c’est surtout une manière de produire du contenu promotionnel pour les Seychelles, sans débourser un centime…

“La proportion de contenu est impressionnante. On aurait dû payer 50 000 dollars à une compagnie spécialisée pour avoir autant de vidéos. Et on l’a fait grâce à un simple concours, bien sûr nous allons en faire d’autres”, souligne Sherin Francis.

Mais comment atteindre sa cible ? C’est l’une des questions clés de l’industrie touristique à l’ère du numérique. Et plus la cible potentielle est grande, plus il faut pousser la réflexion…

L'exemple de la télé connectée

Les Etats-Unis viennent de lancer non pas un site ou un compte sur un réseau, mais une télé connectée baptisée « Go USA », la première du genre. Elle propose des contenus vidéo à la demande, des expériences de voyages à travers les Etats-Unis sous différents formats, en épisodes unique ou en séries. L’objectif : générer trois millions de vues d’ici un an.

C’est une plateforme géniale, on peut rechercher des vidéos en choisissant la destination et les regarder en streaming“, se réjouit Cathy Domanico vice-présidente du développement de Brand USA.

Des Etats-Unis au Kazakhstan

Le Kazakhstan, plus grand pays d’Asie centrale, cherche aussi à séduire des touristes en développant des applications ludiques. Un jeu sera bientôt lancé en ligne et permettra de découvrir les cent lieux saints du pays.

Une application permettra de gagner des crédits au fur et à mesure. Plus l’on progresse dans l’appli et dans la visite des lieux proposés, plus on remporte de titres. Le titre le plus élevé sera celui de « Khan ». Les crédits pourront être convertis en argent ou donneront certains avantages, comme un vol surclassé par exemple, cela dépendra de nos partenaires“, explique Kairat Sadvakassov, repsonsable du tourisme national.

L’appli proposera à la fois un jeu virtuel mais aussi du contenu lié à la géo-localisation, qui sera accessible pour les touristes sur place au Kazakhstan. Un moyen d’en savoir plus sur les différents paysages et écosystèmes du pays. Si le jeu reste pour le moment principalement destiné à un public local, le Kazakhstan souhaite développer ce type d’initiative à l’international.

S’amuser au soleil pour les vacances, cela ne suffit plus aujourd’hui ! Les touristes en veulent plus…

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Priorité à la personnalisation du voyage

La personnalisation des offres est aujourd’hui au cœur de la demande. Des destinations comme l’Inde l’ont bien compris.

Aujourd’hui, les gens ne voyagent plus seulement pour le plaisir de bouger. Ils veulent vivre des expériences personnelles. Donc tout dépend des commentaires et des avis des touristes qui influencent les autres. C’est vrai en particulier chez les jeunes, mais à notre époque, on peut considérer que jusqu’à 60 ans, tout le monde est jeune !“, s’exclame Alphons Kannanthanam, ministre du tourisme indien. Peu importe l’âge, les attentes sont élevées. L’état indien de l’Odisha tente de répondre aux demandes du plus grand nombre, en variant au maximum le contenu de ses réseaux sociaux. Il apparait primordial pour les destinations touristiques de poster du nouveau contenu, vidéos – photos, et ce constamment.

Voyage virtuel

Après les plages et les temples indiens, voyage dans une zone sinistrée…
La réalité virtuelle, une technologie censée nous sortir du quotidien, est aussi très prisée du tourisme.
Une application propose notamment une destination… originale : une escapade virtuelle sur les lieux d’une des plus grandes catastrophes nucléaires de notre histoire : Tchernobyl.

Imaginé par une société polonaise, ce projet n’est pas qu’une visite virtuelle, il raconte aussi une histoire. Celle des habitants de la région, au destin éternellement lié à ce réacteur nucléaire.

Au salon ITB, si certains curieux se laissent tenter par un petit tour du côté de Tchernobyl, la majorité des visiteurs est plutôt attiré par les plages paradisiaques et les ciels bleu… comme ceux de la République dominicaine. La visite virtuelle semble porter ses fruits…

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C’est intéressant parce qu’on voit vraiment tout à 360 degrés, on a l’impression d’y être et de regarder autour de nous. Ça fait aussi un peu bizarre mais ça donne envie d’y aller tout de suite !“, explique une jeune femme en visite au salon.

Pour en savoir plus sur la réalisation d’une vidéo 360°, notamment sur sa bande son, retrouvez notre article détaillé.

Appui local pour réseau international

C’est une réalité établie : le numérique est bien partout. Mais qu’en est-il pour les pays qui sont déjà les destinations préférées des voyageurs ? L’Italie par exemple… en a-t-elle vraiment besoin ? La réponse est oui bien sûr…

Ce qui est important en ce moment dans le tourisme, c’est de raconter une histoire. C’est ce que ressent un touriste après avoir visité une région, le sentiment d’avoir vu quelque chose d’unique“, souligne Giovanni Bastianelli, directeur de l’agence italienne de tourisme.

Tout est dans la narration. Le Fréoul-Vénétie julienne, région au nord-est de l’Italie, laisse ses habitants s’en charger. 300 correspondants locaux, d’horizons différents, ont été sélectionnés pour parler de leurs expériences. Les voyageurs peuvent directement échanger avec eux grâce aux réseaux sociaux.

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Combien ça coûte ?

Finalement, est-ce que le marketing traditionnel existe encore ? Doit-il forcément être numérique et quel en est le prix ?

Passer au numérique ne coûte pas plus cher, cela m’a surpris. C’est vraiment bon marché comparé aux publicités traditionnelles à la télé. Mais c’est la combinaison des deux qui est la plus efficace, en terme de communication et de résultat“, précise Nikolina Angelkov, ministre du tourisme bulgare.

Donc tout ne se résume pas à Internet. Aucune vidéo à 360 degrés, aussi réaliste soit-elle, ne pourra remplacer un véritable voyage…

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