Guatemala : Rios Montt, dictateur génocidaire mort dans son lit

Le dictateur du Guatemala, Efrain Rios Montt, mort le 1er avril 2018.
Le dictateur du Guatemala, Efrain Rios Montt, mort le 1er avril 2018.
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Par Joël Chatreau
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Efrain Rios Montt est mort à son domicile. "Dans la tranquillité, avec la conviction qu'il était innocent", a précisé l'un de ses avocats. Le général guatémaltèque aurait dû pourtant avoir sur la conscience le massacre de milliers de Mayas.

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Il a fini comme plusieurs autres dictateurs avant lui, tranquille, chez lui dans son lit, à l'âge de 91 ans. Efrain Rios Montt a ainsi échappé une nouvelle fois à la justice de son pays, le Guatemala. Il était de nouveau jugé pour génocide. En à peine un an et demi de dictature, de mars 1982 à août 1983, le général était accusé d'avoir fait raser près de 500 villages de la communauté Maya. Rien que dans le département de Quiché, au nord, au moins 1 770 Mayas Ixil avaient été massacrés.

Le dictateur a établi un triste record, celui des pires violences qui ont ensanglanté le Guatemala en 36 ans de guerre civile (1960-1996), a souligné un rapport de l'ONU publié en 1999. Ce rapport dénonçait un génocide. Le 10 mai 2013, Efrain Rios Montt avait été finalement condamné à 80 ans de prison. Mais c'était sans compter sur la chance, ou la corruption, qui vient parfois à la rescousse des dirigeants aux mains couvertes de sang : sa lourde peine avait été annulée par la Cour constitutionnelle pour vices de procédure.

Les os parlent au Guatemala :

La fille du dictateur : "Il est parti libre !"

Le général défunt, parvenu au pouvoir grâce à un coup d'Etat et chassé du pouvoir par un autre coup d'Etat, orchestré par son propre ministre de la Défense, a été enterré rapidement dans un cimetière privé de la capitale guatémaltèque. "Il est parti libre, il est mort libre !", s'est félicitée sa fille, Zury Rios, une ancienne députée. Pendant que des dizaines de familles de victimes ou disparus réclamaient justice en marge de la cérémonie, certains dans le cortège funèbre criaient : "Vive Rios Montt, qui nous a délivré des communistes !".

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