Terrorisme : un financement protéiforme

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Par Euronews
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Claude Moniquet, spécialiste du terrorisme, évoque les modes et les canaux de financements

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Peut-on assécher les financements du terrorisme ? Cette question récurrente aura été au cœur d'une conférence à Paris, réunissant 72 pays. L'occasion de rappeler l'ampleur du phénomène. A lui seul, l’État islamique aurait amassé une fortune estimée entre 2,5 et 3 milliards de dollars, ce qui en fait l'organisation terroriste la plus riche de l'histoire.

Ce pactole, Daech l'a accumulé à travers ses butins de guerre en Syrie et en Irak : le pétrole, les antiquités, les esclaves ou encore l'extorsion de fonds auprès des populations locales.

Largement de quoi financer des réseaux en Occident. Si les attentats du 11 septembre imputés à Al-Qaïda auraient coûté selon les sources jusqu'à 343 000 dollars, ceux du 13 novembre à Paris, revendiqués par Daech, ont été chiffrés à 80 000 euros.

Pour Claude Moniquet, spécialiste du terrorisme et directeur de l'ESISC, financer ce type d'attaques reste un jeu d'enfant.

"D'abord, il y a des modes de collecte traditionnels dans certaines communautés comme ce qu'on appelle la hawala par exemple, qui fonctionne depuis des dizaines d'années, explique-t-il. La hawala consiste en fait à transférer de l'argent sans qu'il y ait de transfert matériel des fonds. Vous allez chez un commerçant à Paris ou à Londres, vous lui remettez une somme, et instantanément un correspondant de ce commerçant à Lahore ou quelque part en Irak va remettre la contrepartie de cette somme, moins quelques frais, à la personne que vous avez désignée, et il n'y a pas de transfert. C'est à peu près indétectable. Et pour ce qui est de l'utilisation des moyens de paiement virtuels, des plateformes numériques, des cartes de crédit pré-payées et ce genre de choses, effectivement, c'est très difficile à tracer, surtout si on parle de virements de 30, 50 ou 100 dollars."

D'après les autorités françaises, plus de 400 donateurs de Daech ont toutefois été identifiés en France, ainsi que plus de 300 personnes qui collectaient cet argent, essentiellement depuis la Turquie et le Liban. Mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg.

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