Les Européens ont fraîchement accueilli mardi la nouvelle exemption provisoire des droits de douanes sur l'acier et d'aluminium tout juste accordée par Washington à l'UE. Paris, Londres et Berlin appellent à une exemption "durable".
La Maison Blanche a annoncé lundi soir, dans un communiqué de dernière minute, qu'elle consentait à prolonger jusqu'au 1er juin un sursis censé s'achever le 1er mai, tout en soulignant qu'elle resterait "focalisée" sur la préservation de la sécurité nationale des Etats-Unis lors des discussions appelées à se poursuivre.
Mais l'UE ne s'est pas satisfaite de la concession du président américain Donald Trump. "La décision américaine prolonge l'incertitude du marché, qui affecte déjà les décisions commerciales", a répliqué la Commission européenne tôt mardi matin.
L'UE "devrait être totalement et définitivement exemptée de ces mesures, car elles ne peuvent être justifiées par des raisons de sécurité nationale", a ajouté l'exécutif européen, assurant que les Européens "ne négocieront pas sous la menace".
L'exemption "jusqu'au 1er juin seulement n'est pas suffisante", a renchéri sur Twitter le président du Parlement européen, Antonio Tajani, regrettant une incertitude "néfaste pour l'industrie des deux côtés de l'Atlantique".
Même son cloche du côté des grandes capitales européennes : il faut une exemption "durable" a réclamé Berlin, "définitive" a dit Londres, "permanente" a réclamé Paris, qui en fait la condition préalable pour discuter "sereinement" avec Washington du problème réel de surcapacité dans le secteur de l'aluminium et de l'acier.