Editors en interview exclusive pour euronews

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Par Francisco MarquesStéphanie Lafourcatère
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À l'occasion d'un concert près de Lyon, euronews a interviewé deux membres du groupe de rock indépendant anglais Editors. Ils évoquent le ton sombre et le son plus électro de leur nouvel album "Violence", mais aussi la pression de l'industrie musicale sur les artistes.

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À l'occasion d'un concert près de Lyon, euronews a rencontré le groupe de rock indépendant anglais Editors qui vient de sortir un sixième album plus sombre et plus électro.

"Violence", c'est le morceau qui donne son titre au nouvel album d'Editors sorti en mars dernier. Et pour trouver l'inspiration, ce groupe de rock indépendant formé il y a treize ans à Birmingham a simplement observé le monde actuel.

"Pour moi, les musiciens, ce ne sont pas des hommes politiques, mais c'est vrai qu'on a nos idées à nous," reconnaît Justin Lockey (guitare solo). "Le monde est dans une telle situation aujourd'hui avec la montée des mouvements de droite et populistes, en Autriche et en Amérique, l'anéantissement de la liberté de la presse en Hongrie... Je crois que nos morceaux correspondent à l'état actuel du monde," estime-t-il.

"Au Royaume-Uni, on n'est pas vraiment au niveau de répression qu'il y a en Hongrie : je crois qu'on ne le sera jamais, on n'est pas ce genre de pays qui fait cela," renchérit Justin Lockey. "Mais en même temps, c'est notre pays qui a bombardé la Syrie sans autorisation du Parlement et qui est en train d'appliquer la pire des décisions britanniques toutes générations confondues," affirme-t-il en faisant référence au Brexit.

La noirceur du monde en vrai

C'est Justin Lockey qui exécute le riff donnant toute sa puissance au titre "Halleluja (So Low)". Un morceau composé par Tom Smith, le chanteur d'Editors, après une visite avec Oxfam dans un camp de réfugiés syriens en Grèce.

Cette expérience a marqué le groupe et ce nouvel album. "Ce voyage a fait naître certaines émotions chez Tom et il les a transposées en paroles," raconte Ed Lay, batteur et fondateur d'Editors. _"Il s'est passé quelque chose de vraiment magique quand Justin s'est lancé dans cet énorme riff de guitare," poursuit-il. "C_ela n'évoque pas immédiatement un camp de réfugiés, mais on a réussi à retranscrire ce moment : c'est comme cela qu'on crée les meilleurs morceaux," assure-t-il.

Mélange rock et électro

Près de Lyon, ce soir-là, le groupe n'a pas failli à sa réputation de bête de scène devant un public de tout âge, conquis par les nouveaux morceaux, y compris les plus électro comme le troisième titre de "Violence" : "Darkness at the Door".

"Nos nouveaux morceaux ont un super son et les gens réagissent bien," se félicite Ed Lay. "Faire participer Blanck Mass, on ne l'avait jamais fait : c'est un producteur de musiques électroniques dont on écoutait les créations et on s'est dit qu'elles pourraient très bien fonctionner avec notre style de musique ; il a été à la hauteur, cela donne un résultat génial," juge-t-il.

"Des pressions qui sont réelles"

Quelques jours avant cet entretien, le jeune DJ et producteur suédois Avicii était retrouvé mort. Son décès a lancé le débat dans les médias, sur la pression mise sur les artistes par l'industrie musicale.

"Il y a des pressions, elles sont vraiment réelles," confie Ed Lay. "La tentation de les soulager en buvant de l'alcool ou en prenant de la drogue - en faisant des choses qui ne sont pas nécessairement bonnes pour vous - est constamment présente, c'est sûr," dit-il.

Justin Lockey renchérit : "Je ne suis pas surpris quand j'apprends la mort de musiciens qui sont encore jeunes. La pression et la santé psychologique des musiciens, on n'en parle jamais, on met toujours cela sous le tapis parce que ce n'est pas très glamour, ce n'est pas sexy de parler de cela," insiste-t-il.

Après une série de dates en Europe, Editors a pris la direction des Etats-Unis. Puis le groupe participera à la saison européenne des festivals avant une tournée britannique et irlandaise à l'automne.

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