Risque d'embrasement après le bain de sang à Gaza

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Par Cyril Fourneris avec AFP
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Au moins 52 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne lors de manifestations près de la frontière.

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Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a dénoncé un "massacre" dans la bande de Gaza, après une journée de manifestations réprimées dans le sang. Au moins cinquante-deux Palestiniens ont été tués lundi par l'armée israélienne et des centaines d'autres blessés alors qu'ils protestaient près de la frontière contre l'inauguration de l'Ambassade américaine à Jérusalem.

Israël, par la voix de son Premier ministre Benyamin Netanyahou s'est justifié par l'obligation de protéger ses frontières. "L'organisation terroriste du Hamas proclame son intention de détruire Israël et envoie à cette fin des milliers de personnes pour forcer la frontière", a-t-il déclaré.

Plusieurs centaines de manifestants s'étaient réunis à plusieurs points de la frontière avec Israël pour crier leur colère alors que la promesse de Donald Trump, de déplacer l'ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, et ainsi de reconnaître la Ville sainte capitale de l’Etat hébreu, était mise à exécution.

Selon Amnesty International, quelque 900 Palestiniens ont été touchés par les balles de l’armée israélienne, dont les soldats étaient positionnés, fusil en joue, de l'autre côté des barbelés séparant les deux territoires.

Mahmoud Gazal, un jeune manifestant palestinien, lance au reporter d'Euronews : "Nous sommes venus ici en paix, sans armes, avec les mains vides. Le monde entier peut voir de combien d'armes, de tanks et de missiles ils disposent. Ils savent que nous sommes les propriétaires de cette terre et c'est pour cela qu'ils se cachent derrière leurs armes. Ils ont peur. Cette terre nous appartient".

Maream Mousa, une autre manifestante, explique : "Je suis venu jusqu'ici pour défendre notre cause. En 1948, Israël a occupé cette terre après avoir commis de nombreux massacres contre des Palestiniens, qui sont devenus des réfugiés. Le droit international leur garantit un droit de retour et personne ne peut s'opposer à ce droit, que nous sommes venu faire appliquer".

Il s'agit de la journée la plus meurtrière dans le conflit israélo-palestinien depuis l'été 2014. Pourtant, le Hamas a appelé les Palestiniens à revenir près de la frontière ce mardi, qui marque la "Nakba", la "catastrophe", que représente à leurs yeux la création de l'Etat d'Israël il y a 70 ans.

Les réactions à cette journée sanglante ont été nombreuses. Les Etats-Unis, dont plusieurs représentants assistaient, pendant les violences, à l'inauguration de la nouvelle ambassade, ont estimé que "la responsabilité de ces morts tragiques repose entièrement sur le Hamas" (porte-parole de la Maison Blanche).

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a appelé "les autorités israéliennes à faire preuve de discernement et de retenue dans l'usage de la force". Dans un communiqué, le palais de l'Elysée a précisé qu'Emmanuel Macron "parlera à tous les acteurs de la région dans les prochains jours".

"Le régime israélien massacre de sang froid d'innombrables Palestiniens qui manifestent dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde", a estimé à l'inverse le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

Pour son homologue canadienne Chrystia Freeland, "il e_st inexcusable que des civils, des journalistes et des enfants aient été des victimes_".

Un porte-parole du ministère saoudien des Affaires étrangères a fait savoir que son pays "condamne avec force les tirs des forces d'occupation israéliennes contre des civils palestiniens désarmés".

Le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag, a dénoncé un "massacre" à la frontière avec la bande de Gaza, dont "l'administration américaine est autant responsable qu'Israël".

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