Pendant ce mois de jeûne, les questions liées à la protection de l'environnement commencent à s'inviter dans le débat. A table, comme dans les lieux de culte.
PUBLICITÉDès jeudi soir, le rituel sera le même pendant toute la durée du Ramadan : la tombée de la nuit marquera le début de l'Iftar, le repas de rupture du jeûne, où les familles se retrouvent pour un moment de convivialité, et qui prend bien souvent l'allure d'un festin.
Si la tradition reste plutôt ancrée, la période du Ramadan semble aussi ouvrir la réflexion à la façon dont les fidèles considèrent la consommation, et la place du matériel.
Les Assises mulsulmanes de l'écologie se sont tenues début mai dernier à Nanterre, en région parisienne. Une manifestation qui proposait pêle-mêle des initiations au yoga, des tables rondes sur la crise écologique, ou encore des ateliers sur le tourisme éthique, afin de proposer aux pélerins qui effectuent un séjour à la Mecque de s'interroger sur leurs pratiques au regard de la protection de l'environnement.
Mais le thème retenu cette année s'intitulait "Pour un Ramadan éthique et responsable", qui a donné lieu à des ateliers "chrono-nutrition et Ramadan". Des conseils sont aussi régulièrement diffusés sur les réseaux sociaux par les associations à l'origine de cet événement, sur la façon de vivre cette période de jeûne, sous la forme d'un retour aux sources. Des pistes pour introduire des habitudes de consommation plus modérées, et privilégier une alimentation saine, ainsi que des achayts plus responsables et solidaires à l'échelle locale. Des entreprises spécialisées dans les produits halal commencent aussi à se voir décerner le label "bio".
Dans les Yvelines, l'association Green Heaven oeuvre en faveur des initiatives équitables et de la protection de la planète. En 2014, elle a publié un "guide des éco-gestes à la mosquée", afin de distiller des bonnes pratiques, et de proposer des pistes pour réduire l'impact environnemental de chacun. D'après l'association, il a été distribué dans toutes les mosquées de France et une version multilingue a été éditée en 2016. Elle organise des ateliers pédagogiques dans les structures éducatives, et a lancé le programme "Green Mosquée", auprès des dirigeants associatifs du culte musulman, afin de relayer les questions environnementales dans les lieux de culte.