Grève à la SNCF : "Le gouvernement ne veut pas discuter" (Martinez)

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Par Euronews
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Euronews a rencontré Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, fer de lance de la grève qui secoue le transport ferroviaire français.

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Trois mois après le début de la grève perlée à la SNCF, le conflit social dans les transports français entre dans une phase déterminante. A quelques jours du vote au sénat de la réforme de l'entreprise ferroviaire, notre correspondante à Paris a rencontré le patron de la CGT en première ligne dans ce conflit.

Philippe Martinez justifie son bras de fer avec le président français.

Quelles sont les prochaines étapes de ce conflit ?

Philippe Martinez secrétaire général de la CGT : "Le gouvernement a mis un projet sur la table (la réforme de la SCNF, ndlr) dont le président Macron n'avait pas parlé pendant sa campagne, nous luis avons répondu, votre projet n'est pas bien,. Nous on a un projet. Donc on a remis au Premier ministre un projet de 50 pages qui s'appelle "Ensemble pour le fer" qui veut maintenir cette entreprise comme une entreprise de service public et on fait des propositions par exemple pour baisser le prix des billets, pour améliorer les horaires des trains. Le gouvernement ne veut pas discuter, il dit : mon projet n'est pas discutable. C'est pour cela que les salariés se sont mis en grève. Et pour l'instant le gouvernement ne veut pas bouger donc les prochaines étapes c'est la grève, chaque foi décidée par les salariés de la SNCF."

Les réformes d'Emmanuel Macron sont jugées nécessaires...

"Les réformes de M. Macron ne sont ni utiles ni nécessaires. Monsieur Macron a une vision d'un monde, que beaucoup de citoyens du monde connaissent, c'est à dire plus de libéralisme et plus d'individualisme, et nous on fait un constat simple, c'est est-ce que le monde va bien, est-ce que la pauvreté dans le monde recule ou elle progresse, on peut le voir en France et dans d'autres pays, est-ce que, il n'y a pas plus de précarité, d'intérim, et ces réformes, plus elle avancent c'est plus on donne à ceux qui ont déjà beaucoup et on dit à ceux qui n'ont rien, partagez-vous rien."

Avec votre syndicat, l'un des premiers en France, on dit de vous que vous êtes l'un des opposants politiques les plus puissants d'Emmanuel Macron...

_"Je ne considère pas que la CGT ait un rôle d'opposant politique. Nous jouons notre rôle de syndicat. Quand une réforme n'est pas bonne, on dit : 'ça c'est pas bien', et on dit ce qu'il faudrait qu'on fasse. Après, le problème de la contestation politique, ce n'est pas chez nous qu'il faut aller voir, c'est chez les partis politiques".
_

Pour quel type de France vous battez-vous ?

"Pas que pour la France : tout à fait humblement on a évidemment une conception de la France mais on est solidaire, le syndicalisme c'est internationaliste.
Nous, on ne veut pas d'une France et de salariés français heureux dans un monde où l'esclavagisme existe encore, où des enfants de dix ans travaillent. Donc on est pour de la solidarité.
On est pour le fait que des retraités qui ont travaillé toute leur vie puissent continuer à vivre dignement."

Le monde a beaucoup changé. Vous parlez des retraités mais on vit aujourd'hui plus longtemps, on doit aussi s'adapter, non ? Vous pensez qu'il y a toujours de l'espace pour votre France dans le monde d'aujourd'hui ?

"Il n'y a jamais eu autant de place pour cette France-là. Est-ce que il y a moins de milliardaires sur la planète qu'il y a vingt ans ? Il y en a plus. On vit sur une planète qui est très inégalitaire. Et les inégalités se creusent. Il y a beaucoup d'argent, parce que les évolutions technologiques permettent de gagner plus d'argent mais cet argent, il ne va pas toujours au bon endroit. Donc vous voyez, on peut financer une société solidaire sur la planète, on peut continuer à améliorer la situation pour que tout le monde ait du travail, pour que chacun puisse vivre de son travail. Les riches auront peut-être un yacht de moins, ou une Porsche ou une Ferrari de moins, ou un château en moins... En tous cas il ne finiront pas à la rue, c'est sûr."

Propos recueillis par Anelise Borges

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