OM 1993: pourquoi le foot français n'y arrive plus?

OM 1993: pourquoi le foot français n'y arrive plus?
Par AFP
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La France n'arrive pas à gagner une deuxième Ligue des champions, 25 ans après le triomphe de Marseille, et ce n'est pas qu'une question de centaines de millions d'euros, selon les héros de 1993. "Les années passent et le football français court toujours après, et pas un ne l'a fait encore", rappelle Franck Sauzée, un des vainqueurs de Munich (1-0 contre l'AC Milan). Ni l'histoire de Monaco, finaliste en 2004, ni le travail de Lyon, demi-finaliste en 2010, ni les centaines de millions du Paris SG, demi-finaliste en 1994 et hors du dernier carré depuis qu'il est surarmé, n'y sont parvenus. Pour gagner le plus beau trophée du foot de clubs, il faut beaucoup d'argent. La formation la moins fortunée à avoir soulevé la Coupe aux grandes oreilles depuis le Steaua Bucarest en 1986 est le FC Porto, en 2004, d'ailleurs en finale contre un autre membre de la "2e division des riches", Monaco (3-0). L'OM de Bernard Tapie était lui-même un poids lourd en 1993, l'égal des FC Barcelone, AC Milan et Bayern Munich. Mais "dire qu'il faut beaucoup d'argent, c'est une excuse, nuance Sauzée. Bien sûr qu'il en faut, mais il faut surtout un état d'esprit". - "Ils n'ont pas compris l'essentiel" - Les clubs français n'y sont plus parvenus car "ils n'ont pas compris l'essentiel, poursuit Sauzée. Pour gagner une Ligue des champions, il faut une implication, un engagement physique hors normes, et je pense que sincèrement les joueurs ne connaissent pas ça aujourd'hui". Il évoque "le Paris Saint-Germain, qui ne passe pas les quarts", battu en 8e de finale cette saison par le Real Madrid (3-1/2-1). "Il n'y a pas d'émotion, avant le Real je ne sentais pas l'exploit possible, on ne sent pas des joueurs capables d'exhorter les autres, de s'engueuler sur le terrain, de prendre des tampons", estime-t-il. A l'OM de 1993, "Boli pouvait mourir sur le terrain, +Josse+ (Angloma), Didier (Deschamps), Di Meco, Marcel (Desailly)... on était tous dans ce registre-là", enchaîne Sauzée. "Dans 10, 15, 20 ans ce sera pareil, l'engagement, l'intimidation feront la différence, si tu laisses jouer les grands joueurs... Pour Basile Boli, ce n'est pas non plus qu'une question de moyens. "Parmi tous ceux qui ont gagné de 93 jusqu'à aujourd'hui, il y avait des équipes qui n'avaient pas le plus d'argent, Liverpool a été champion d'Europe (en 2005) sans être l'équipe la plus chère du monde". Et revoilà les Reds en finale, samedi, un 26 mai justement, après avoir éliminé notamment le +Crésus+ Manchester City (3-0/2-1). - Cultiver "l'ADN de la victoire" - Le buteur de Munich-1993 estime également que le foot français manque du sens de la transmission. "On n'a pas capitalisé nos expériences, nous n'avons pas cultivé l'ADN de la victoire, de 1993 jusqu'à 1998-2000, on n'a pas su transmettre toute cette expérience, comme le font les grands clubs". Pour grimper à nouveau sur le toit de l'Europe, il faut aussi choisir une stratégie, et s'y tenir. Et Bernard Tapie, le président de l'OM de l'époque, estime que le meilleur candidat français à sa succession, le PSG, ne s'y prend pas comme il faut. "Au directeur sportif, il faut donner immédiatement la bible, celle qui va tout le temps vous servir de guide, les joueurs qui viennent savent où il mettent les pieds, quelles sont les règles, explique +Nanard+. C'est tout le contraire qui se passe à Paris! Ce n'est pas méchant ce que je dis, mais on prend Neymar qui est à la mode, puis l'entraîneur en vogue, mais c'est quoi ce bordel? Ce n'est pas une stratégie!" Enfin il faut un dernier ingrédient, "un public derrière, et je parle du Vélodrome en connaissance de cause, conclut Sauzée. Quand tu reçois dans ton stade bouillant, tu ne sens plus les crampes, les gros coups, et deux jours après tu découvres un bleu. J'ai peur qu'on ne soit pas près de la gagner à nouveau, sauf si Marseille repart".

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