Colombie: des adversaires aux extrêmes pour la présidentielle

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Cinq hommes s'affrontent dimanche lors de la première élection présidentielle en Colombie depuis la fin de la plus longue confrontation armée des Amériques. Le gagnant va succéder à Juan Manuel Santos, au pouvoir depuis 2010 et qui le quittera en août. Tout laisse à penser qu'un second tour se tiendra le 17 juin. - L'héritier d'Uribe - Ivan Duque, 41 ans, est le benjamin de la compétition. Soutenu par le populaire ex-président Alvaro Uribe (2002-10), les sondages le donnent prochain locataire du palais présidentiel Casa de Nariño à Bogota, sa ville natale. Sénateur du Centre démocratique (CD), il mène une coalition de droite, qui entend modifier l'accord de paix, qui en 2016 a mis fin à plus de 53 ans de conflit avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), aujourd'hui converties en parti politique. Il met aussi en cause les pourparlers avec l'Armée de libération nationale (ELN), dernière rébellion du pays, et promet une réforme de la justice. Farouche opposant de Santos, cet avocat et économiste reprend les bannières de l'uribisme: main de fer contre les guérillas, opposition à Cuba et au Venezuela, conservatisme en matière de drogues, sexualité et avortement. "Comme politique, il est peu connu car il est sous l'aile d'Uribe (...) Personne ne sait encore s'il a ses propres idées ou s'il va obéir aux ordres", souligne Fabian Acuña, de l'Université Javeriana. Plus modéré que son mentor, Duque a, durant son seul mandat parlementaire (2014-18), promu l'économie orange de l'innovation qu'il veut encourager s'il est élu. - Ex-rebelle qui séduit les foules - Donné deuxième, Gustavo Petro, 58 ans, est le premier homme de gauche et ex-guérillero à avoir tant séduit dans un pays historiquement gouverné par la droite. Critique des médias, il a mené campagne sur les réseaux sociaux et multiplié les meetings. Né dans le village caribéen de Cienaga de Oro, Petro a appartenu à la rébellion M-19 dissoute, et défend les négociations avec les guérillas. Il entend combattre les inégalités, le changement climatique, lancer de profondes réformes économiques, ainsi qu'en matière de santé, politique et justice. "Il représente une force critique de la classe politique traditionnelle", résume Yann Basset, de l'Université du Rosario. Lui sont reprochés sa mauvaise gestion comme maire de Bogota (2012-15), son autoritarisme et sa proximité avec le défunt président vénézuélien Hugo Chavez. Mais il s'est fait remarquer au Parlement, où il a siégé plusieurs fois entre 1994 et 2010, en dénonçant la corruption et les liens entre politiques et paramilitaires d'extrême droite. - Un professeur au centre - Leader d'une alliance de centre-gauche, Sergio Fajardo, 62 ans, s'oppose à la suprématie des partis traditionnels. Cet universitaire et mathématicien a mené une "révolution" comme maire de Medellin (2004-07), transformant en centre d'innovation sa ville natale et l'une des plus violentes du monde, marquée par le baron de la drogue Pablo Escobar. Il a fait de même en tant que gouverneur du département d'Antioquia (2012-15), privilégiant l'éducation et la lutte contre la corruption, fers de lance de son programme, favorable à la paix avec les rebelles. "C'est un candidat alternatif (...) il travaille avec l'appui de groupes de citoyens", précise M. Acuña. Ses critiques lui reprochent sa "tiédeur" et des propositions vagues. - L'homme de l'establishment - Petit-fils de l'ex-président Carlos Lleras (1966-70), German Vargas, 56 ans, né à Bogota, a été conseiller municipal, sénateur, ministre, vice-président. Candidat de centre-droit, il est connu pour son fort tempérament et sa capacité de travail. "Il regroupe un peu les adhésions de la majorité de la classe politique", précise M. Basset. Vice-président et ministre du Logement de Santos, il a géré des programmes en faveur des pauvres et de développement des infrastructures, qu'il propose d'élargir s'il est élu. Chef du parti Changement radical, impliqué dans des affaires de corruption, il a quitté le gouvernement en critiquant l'accord avec les Farc. - Le négociateur de paix - Humberto de la Calle, 71 ans, a dirigé durant quatre ans les négociations avec l'ex-guérilla. Candidat du Parti libéral, cet avocat a été vice-président, magistrat, ministre, ambassadeur et a supervisé la rédaction de la Constitution de 1991. Né à Manzanares, dans la région du café, il plaide la réconciliation du pays. "C'est un politique classique, mais qui a acquis une nouvelle popularité" du fait de l'accord de paix, indique M. Basset. Conciliant, il manque d'appui au sein de son parti et en queue des sondages, devançant seulement l'évangéliste Jorge Trujillo.

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