"Montpellier, c'est vraiment golgoth": après avoir déjoué les pronostics face à Toulouse puis au Racing 92, samedi en demi-finales du Top 14 (19-14), Castres fera face à une autre montagne samedi prochain en finale. Pour la gravir, il comptera de nouveau avant tout sur son esprit de corps. Le rôle est parfois joué à l'excès, mais n'en demeure pas moins réel: au Stade de France, le CO endossera de nouveau le costume du Petit Poucet face à l'ogre montpelliérain. Son président Pierre-Yves Revol a planté le décor samedi soir: "Ce sont deux modèles complètement opposés avec un club qui s'est construit avec de très grands joueurs internationaux, vite, avec des moyens que nous n'avons pas." "Un club d'une grande ville, et puis un club de sous-préfecture qui travaille discrètement, patiemment qui essaye de transcender son collectif", a-t-il ajouté. Pour parler terrain strictement, le MHR est une équipe "vraiment golgoth", selon le pilier tarnais Antoine Tichit. Avec un pack qui aime marquer physiquement l'adversaire, une charnière Pienaar-Cruden d'expérience, et du talent et de la puissance, encore, derrière (Steyn, Nadolo...). "On sait comment ils vont jouer. Montpellier c'est physique, avec un gros paquet d'avants. Ils ont littéralement détruit Lyon (vendredi, 40-14), lui ont roulé dessus. C'est terrible. On est outsider mais on va se préparer, tranquillement", a déclaré le centre Thomas Combezou. Avec comme principale arme "notre état d'esprit", selon le capitaine Mathieu Babillot. Celui-ci a permis au CO de reprendre la main dans la course à la qualification en s'imposant à La Rochelle mi-avril (26-18), puis d'éliminer chez lui Toulouse en barrages (23-11) avant de tenir face aux assauts répétés du Racing samedi dans les cinq dernières minutes. - La question physique - "Etat d'esprit", le terme semble dépasser le cliché sportif au CO. "On joue vraiment pour un drapeau, une ville. On doit se donner à 200% car les gens nous regardent, attendent beaucoup de nous", a souligné Combezou. Tichit ajoute le département: "On représente le Tarn. Tout le monde joue au rugby là-bas et quand tu joues les ténors tu es fier de renverser des gros budgets et toutes leurs stars." Cette force mentale pourrait permettre de palier une éventuelle usure physique, que craint l'entraîneur des arrières du Racing, Laurent Labit, pour son ancienne équipe: "Castres va être dans un enchaînement de trois matches en trois semaines et j'ai peur que ça pèse dans les organismes. Combezou, lui, est certain que son équipe sera "prête physiquement". "De toutes façons, maintenant c'est tout dans la tête" a-t-il poursuivi. Le jour de récupération en moins? Le manager de Montpellier, Vern Cotter, a affirmé que cela n'aurait aucune influence. A voir, comme l'impact de l'éventuelle absence du talonneur héraultais Bismarck Du Plessis, qui pourrait être suspendu après avoir été cité pour un mauvais geste sur le Lyonnais Félix Lambey. Son homologue castrais, Christophe Urios, sera lui à coup sûr privé de son talonneur titulaire, Jody Jenneker (déjà suspendu samedi), et du deuxième ligne Thibault Lassalle, blessé à une cheville au Parc OL. Le CO ne perd cependant pas vraiment au change avec Rodrigo Capo Ortega. A lui, et aux autres, il a passé un message samedi, avant le retour à Castres: "Je leur ai dit que ça valait le coup de bien récupérer, de ne pas faire les cons. Rentrer tranquillement et aller au lit tôt. Parce que ça peut être incroyable."
Top 14: Castres, remettre du coeur à l'ouvrage
Par AFP
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