L'OCDE met en garde contre le protectionnisme

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Par Euronews avec AFP-AP-REUTERS
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L'organisation est plutôt optimiste quant à la croissance mondiale et une sortie de crise, mais reste prudente face au protectionnisme. Entretien avec le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économique, Angel Gurria.

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"Les gouvernements doivent mettre en œuvre « une action urgente et concertée » pour promouvoir une croissance économique plus inclusive et plus durable", voilà ce que préconise un nouveau rapport de l’OCDE. L’Organisation de coopération et de développement économique reste prudente bien qu’elle ait revu ses prévisions de croissance à la hausse.

Selon ses prévisions, l’économie mondiale devrait croître de 3,8 % cette année. Concernant la zone euro, la croissance devrait atteindre 2,2 % en 2018.

Le constat est plutôt positif, mais il est à tempérer selon le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria.

"Nous connaissions une croissance de 4 % avant la crise, il nous a donc fallu dix ans pour retrouver le niveau de croissance que nous avions auparavant. Cela prouve à quel point la crise a été profonde", explique-t-il

Pour Angel Gurria, toutes les leçons de la crise n’ont pas été tirées et il est indispensable de rester prudent pour ne pas répéter les mêmes erreurs.

Il y a évidemment un système financier bien mieux capitalisé, plus réglementé, mieux supervisé, je dirais globalement plus fort, mais à l'heure actuelle, nous tendons vers une nouvelle dérégulation”, ajoute le secrétaire général de l'OCDE.

À noter une harmonisation du taux de chômage de la zone OCDE. Ce taux s’est stabilisé et devrait continuer à baisser.

"La bonne nouvelle, c’est que l’année prochaine le taux de chômage de la zone OCDE sera le plus bas depuis 1980", explique Alvaro Pereira, économiste en chef à l'OCDE.

Reste que le protectionnisme présente un risque pour la croissance et l'emploi au niveau mondial, insiste l’OCDE. Or, les débats sur le sujet sont à l'ordre du jour alors que Donald Trump doit annoncer s'il maintient ou pas ses taxes sur l'acier et l'aluminium européen.

Face à la possible application par Washington de taxes punitives sur l'acier et l'aluminium importés, ce mercredi, l'OCDE a appelé à éviter "une escalade" dans les tensions commerciales sous peine de perturber "significativement" la croissance mondiale.

"D'abord et avant tout, il faut éviter une escalade dans les tensions commerciales", a insisté le chef économiste par intérim, Alvaro Pereira, sans citer aucun pays, au moment où les Etats-Unis pourraient appliquer dès vendredi des taxes de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium importés, avec le risque que leurs partenaires, Union européenne en tête, prennent des mesures de rétorsion.

Washington a par ailleurs fait savoir mardi que les préparatifs pour d'éventuelles sanctions commerciales visant spécifiquement la Chine continuaient, malgré l'annonce récente par l'administration américaine d'une trêve sur cet autre front de la guerre commerciale.

L'OCDE, qui tient sa réunion annuelle à Paris jusqu'à jeudi sous le titre "la refondation du multilatéralisme", s'inquiète aussi des hausses du prix du pétrole et des taux d'intérêts pour les pays, les groupes et les ménages "fortement endettés".

Cette mise en garde intervient au moment où l'Italie, endettée et en plein chaos politique, est malmenée sur les marchés financiers. Selon l'OCDE, qui n'évoque pas spécifiquement cette crise, le pays devrait connaître une croissance de 1,4% cette année (-0,1 point) reculant à 1,1% en 2019 (-0,2 point).

L'économie américaine devrait poursuivre sur sa lancée grâce au mesures fiscales adoptées par le Congrès à la fin de l'année dernière. L'OCDE table sur une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 2,9% cette année et 2,8% l'an prochain, sans changement par rapport à ses dernières prévisions.

En Europe, l'OCDE a notamment amputé de 0,3 points sa prévision pour la France cette année, l'abaissant de 2,2% à 1,9%, ainsi que pour l'Allemagne, à 2,1% contre 2,4% attendu en mars. Les prévisions pour l'an prochain sont maintenues pour ces deux pays, à 1,9% et 2,1%.

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