Mondial-2018: sur les traces de... Toni Kroos, de l'industrieuse ex-RDA aux ors du Real Madrid

Mondial-2018: sur les traces de... Toni Kroos, de l'industrieuse ex-RDA aux ors du Real Madrid
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

"Toni Kroos, c'est un modèle énorme pour moi..." Ben Ole H., milieu de terrain de l'équipe U15 de Greifswald, n'a jamais vu le joueur du Real Madrid, mais il est fier de fouler les mêmes pelouses et de s'asseoir dans le même vestiaire que son idole, qui frappa ses premiers ballons dans cette petite ville de l'ex-RDA sur la mer Baltique. Que Toni Kroos ne revienne plus jamais à Greifswald, où son père est pourtant toujours coach de l'équipe première (qui vient de monter en 5e division), ne semble attrister personne. La lumière que cet astre lointain projette encore sur sa ville natale suffit à sa gloire. "Il nous contacte par What's app, pour les anniversaires ou les occasions spéciales", assure son ancien entraîneur Wolfgang Töller, fier à jamais d'avoir fait débuter un champion du monde: "enfin... selon le temps dont il dispose. Ses réponses n'arrivent pas dans la minute, mais nous sommes encore amis avec Roland (son père) et avec sa maman, c'est une relation que nous entretenons". "Parmi mes collègues de travail, tout le monde est très fier de Toni, on parle toujours de lui, on commente ses performances", poursuit ce solide sexagénaire, en entraînant ses visiteurs vers un modeste terrain annexe du petit stade de cette ville de 50.000 habitants, vaste clairière lumineuse entourée de rangées de grands arbres. - "Toni ne savait pas écrire" - "C'était là", dit-il: "Je le revois encore, il avait six ans, derrière la main courante avec son père. C'était un entraînement de nos jeunes. Son père nous a demandé s'il pouvait participer, nous avons dit +oui, pourquoi pas?+, et tout de suite il a été tellement bon qu'à la fin de l'entraînement, nous avons dit: +Il peut revenir quand il veut+". "Toni était très petit, il avait deux ou trois ans de moins que les gamins du groupe, mais il s'est fait remarquer tout de suite par ses courses, sa façon de se placer, c'était naturel", poursuit son premier coach. "Il n'allait pas encore à l'école et ne savait pas écrire", enchaîne Hartmut Schmidt, 64 ans, qui partageait avec son ami Wolfgang la responsabilité des équipes de jeunes à l'époque: "Je me rappelle bien comment sa maman lui a tenu la main pour lui faire signer sa première licence..." Né deux mois après la chute du Mur de Berlin, dans ce qui était pour quelques mois encore la RDA communiste, le jeune garçon grandit dans un environnement ouvrier, simple mais chaleureux, où le travail et l'effort sont des valeurs qui comptent. Son talent, et celui de son frère Felix (aujourd'hui professionnel à Union Berlin, en D2), est couvé par ses parents. Son père Roland est un ancien joueur de Greifswald, et sa mère une ex-championne de RDA de badminton. "Ils ont pris grand soin des garçons, ils ont veillé sur leur nutrition, sur leurs heures de sommeil, et en général sur tout ce qui est important pour des sportifs", témoigne Töller. - "Nos coeurs battent pour Madrid" - Toni a 12 ans lorsqu'il est repéré par Hansa Rostock, le grand club de la région à 100 km à l'ouest de Greifswald. Il part, mais pas seul. Le Hansa accepte d'embaucher son père comme entraîneur des U17, et toute la famille déménage. Première étape d'un parcours qui ressemblera bientôt à un conte de fées. A 16 ans, il est admis au centre de formation du Bayern Munich, où il débute en professionnel en 2007. Après un passage à Leverkusen, puis un retour au Bayern, il signe finalement au Real Madrid en 2014. Il est aujourd'hui quadruple vainqueur de la Ligue des champions, et champion du monde avec l'Allemagne. "Lorsque le Real a affronté le Bayern en Ligue des champions, nos cœurs ont battu pour Madrid", reconnaît l'ancien entraîneur Harmut Schmidt, à l'unisson des adolescents de l'équipe U15, eux aussi supporters inconditionnels de "Toni". "On peut être fier qu'une si grande star ait appris à jouer au football à Greifswald", souffle le jeune Ben Ole, assis dans la petite tribune du stade municipal, des étoiles pleins les yeux: "Evidemment, dès que l'on prononce le nom de Greifswald, on pense à Toni Kroos, et c'est un honneur immense..."

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Grand Chelem de Judo de Tbilissi : un podium dominé par des légendes du judo

Grand Chelem de Judo de Tbilissi : un podium dominé par la Géorgie

La Géorgie remporte l'or lors de la première journée du Grand Chelem de Judo à Tbilissi