Roland-Garros: Moutet, le métier qui rentre

Roland-Garros: Moutet, le métier qui rentre
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Annoncé comme l'avenir du tennis français, Corentin Moutet a montré son talent en s'offrant, à 19 ans, un premier succès en Grand Chelem. Trois jours plus tard contre David Goffin, il a mesuré ce qui le sépare encore des tout meilleurs. Auteur d'un sans-faute ou presque chez les jeunes, Moutet (141e mondial) incarne mieux que personne la relève espérée. 2018 est l'année des premières pour le jeune Parisien: première victoire sur le circuit principal, en février à Quito, première victoire en Grand Chelem dimanche, contre la machine à aces croate Ivo Karlovic (7-6, 6-2, 7-6) au 1er tour de Roland-Garros. Son compte Twitter ouvre une fenêtre sur sa personnalité. Le plus souvent, ce n'est pas de tennis qu'il y est question mais de musique. Le joueur qui a fêté ses 19 ans le 19 avril y poste régulièrement des paroles de chanson, parfois des clips. Avec une préférence pour Damien Saez, un goût aussi pour l'Irlandais Damien Rice. - Poésie - En bonne place également, des vers de poésie. Là, sa sensibilité va aux mots de Charles Baudelaire et d'Arthur Rimbaud. De là à le cataloguer comme "l'intello" de service, il n'y a qu'un pas. Que Moutet tient à ne pas franchir. "Ce n'est pas l'image que je veux donner, parce que ce n'est pas la vérité", a-t-il insisté dimanche. "Je ne suis pas plongé dans les livres toute la journée, je lis de temps en temps, mais ce n'est pas vraiment régulier", a ajouté le Parisien, occupé en ce moment par une série. Une autre de ses particularités, c'est son gabarit: 1,75 m pour moins de 70 kg, loin des standards de l'élite mondiale. Pour compenser, Moutet a une arme: son jeu créatif. "Il ne fait jamais les coups qu'on attend. Il va faire des amorties rétro qui n'existent pas. Ce qu'il est capable de faire est impressionnant, c'est même rare", admire auprès de l'AFP Thierry Ascione, l'entraîneur de Jo-Wilfried Tsonga. "Il a ce qu'il faut dans sa mallette, il faut juste mettre de l'ordre dedans", complète son entraîneur Laurent Raymond. Le jeune gaucher va néanmoins devoir compléter son arsenal. "Devenir un monstre physiquement", dixit Ascione. Développer son sens tactique sans perdre "son instinct du jeu", insiste Raymond. Et se construire un mental d'acier. Son caractère, aussi fort sur le court qu'il est calme - "même trop calme" selon Raymond - en dehors, c'est le sujet récurrent quand on parle de Moutet. Au coeur de la question, son perfectionnisme qu'il résume lui-même d'un "ça ne sera jamais assez bien". - "Petit démon" - "C'est peut-être ça qui lui joue des tours, mais c'est ça aussi qui fait sa qualité", défend son entraîneur. "Il a un petit démon dans le ventre qu'il va falloir maîtriser, image Ascione. Ca lui prend de l'énergie. Il n'a pas encore vingt ans mais s'il veut durer, il va falloir qu'il trouve où placer le curseur." "C'est visible de l'extérieur, mais ce n'est pas pour ça que c'est plus problématique que chez quelqu'un qui va se frustrer intérieurement", tempère Raymond à l'AFP. Il y a un an Porte d'Auteuil, Moutet, "super tendu", avait plié au premier tour des qualifications, et dès le deuxième du tournoi juniors, dont il était tête de série N.2. "L'objectif (cette année), c'était de dépasser le stress et l'émotion. J'ai réussi à garder mes émotions les plus stables possibles", s'est-il félicité dimanche après sa victoire contre Karlovic. Mercredi contre Goffin (9e), il a jeté sa raquette peu après la perte d'un gros combat au premier set (7-5 après avoir eu une balle de set à 5-3), et s'est beaucoup parlé. Mais ce n'est pas ce qui lui a coûté quinze jeux consécutifs. "J'ai calé physiquement. A mon âge, je n'ai pas encore assez travaillé par rapport à lui. Ce n'est pas facile de mettre l'intensité que j'ai mise jusqu'à 5-2 pendant tout le match", a-t-il expliqué. Quant à la gestion de ses émotions, Moutet ne l'envisage "pas comme un combat", mais comme "un travail" qui peut "prendre du temps". "C'est abstrait comme sujet, ce n'est pas comme les matières scolaires où si on bosse, on a des bonnes notes."

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