Michel Rousseau : "La plupart des migrations sont ailleurs qu'en Europe !"

Michel Rousseau : "La plupart des migrations sont ailleurs qu'en Europe !"
Tous droits réservés 
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Michel Rousseau dirige l'association "Tous Migrants", collectif regroupant tous les acteurs du réseau de solidarité envers les migrants dans la région de Briançon. Une solidarité qui contraste dit-il avec la politique de fermeture de l'Etat français, dans une interview avec Valérie Gauriat.

Michel Rousseau dirige l'association "Tous Migrants", collectif regroupant tous les acteurs du réseau de solidarité envers les migrants, qui s'est organisé dans la région de Briançon.

Une solidarité qui contraste dit-il avec la politique de fermeture de l'Etat français, dans une interview avec Valérie Gauriat.

"On a effectivement besoin de frontières pour qu’elles soient protectrices par rapport aux gens qui ont besoin de trouver un pays en paix, de trouver un pays où ils peuvent se construire un avenir.

On a la chance, comparativement à beaucoup d’autres régions françaises, où il y a une hostilité des pouvoirs publics, nous on a la chance dans le briançonnais d’avoir le soutien des collectivités locales. Et on voit la différence. On a pas une mairie qui bloque des douches pour empêcher les gens d’accéder à des soins de première nécessité. C’est une pratique honteuse qu’on a pu voir à Calais. Non. On a des gens qui nous aident, qui essaient de mettre au point un accueil dans deux bâtiments, d'apporter un peu de chaleur, un toit pour quelques jours pour permettre aux gens qui arrivent épuisés après avoir passé la montagne, de se requinquer.

On a un hôpital qui ouvre ses portes, avec un personnel admirable qui assure des soins de première nécessité, parfois des soins lourds. On a des gens qui arrivent avec de grosses blessures, qu’ils ont subies dans leur pays ou lors de leur traversée. On a des gens qui ont attrapé des maladies vu leurs conditions de vie. C’est toute une population qui ici se mobilise. On a des commerçants qui apportent à manger, on a des restaurateurs, des hôteliers. Tout le monde se mobilise. Il n'y a que l’Etat, on ne sait pas pourquoi... Alors qu’il devrait être en première ligne pour montrer l’exemple !

"L‘Etat devrait accueillir dignement ces personnes qui frappent à notre porte."

L’Etat, en vertu des conventions internationales, en vertu du droit d’asile, du droit de circulation, en vertu tout simplement du fait que chaque être humain a droit à un avenir, l‘Etat devrait accueillir dignement ces personnes qui frappent à notre porte.

Il y a 60 millions d’européens qui travaillent ailleurs, qui résident dans un autre pays que le leur. C’est ces gens là qui sont vraiment des migrants économiques ! D’ailleurs on est tout fier d’évoquer qu’on a des enfants, des amis qui font leurs études à Philadelphie, à New York, à Londres, ou qui travaillent à Shanghai, à Pékin ou je ne sais où...

Il y a 40 millions d’Africains qui essaient de trouver un avenir ailleurs que là où ils sont. Souvent chassés par la misère la guerre, l’oppression. La plupart d’entre eux sont dans un pays, une région à côté. Ils sont quelques millions à frapper à la porte de l'Europe. La plupart des migrations sont ailleurs qu’en Europe !"

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Les migrants victimes des divisions au sein de l'UE ?

Aide aux victimes : les leçons tirées des attentats du 13 novembre 2015 à Paris

Allemagne : la transition énergétique face aux résistances locales et aux lourdeurs administratives