Mondial-2018: l'Ouzbékistan supportera... l'arbitre

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L'Ouzbékistan ne s'est pas qualifié pour le Mondial mais les habitants de ce pays d'Asie centrale auront malgré tout les yeux braqués sur la Russie pendant la compétition. Et sur leur compatriote Ravchan Irmatov, recordman du nombre de matches arbitrés en Coupe du monde. Ravchan Irmatov est une sorte de contradiction dans le monde du football tout autant qu'un inattendu héros national en Ouzbékistan, pays très fermé d'Asie centrale aux quelques 30 millions d'habitants mais aux résultats footballistiques insignifiants. A 40 ans, cet arbitre habitué aux joutes du championnat ouzbek détient le record du nombre de matches arbitrés en Coupe du monde: neuf au total pour celui qui est considéré comme un des meilleurs hommes en noirs de la planète. Sans surprise, Ravchan Irmatov a été à nouveau sélectionné pour la Coupe du monde en Russie, où vit une importante diaspora ouzbèke de plus de deux millions de ressortissants. Sans surprise non plus, la sélection ouzbèke ne s'est pas qualifiée pour le Mondial. "Ils en sont proches à chaque fois. Cette fois, il leur a manqué un rien", confie à l'AFP Ravchan Irmatov entre deux échauffements précédant un match au sommet entre le troisième et le quatrième de première division ouzbèke. "Notre peuple aime le football et notre nouveau président a fait du développement du football une priorité. J'ai confiance dans le fait qu'on verra l'Ouzbékistan bientôt à la Coupe du monde, peut-être au Qatar en 2022", veut-il croire. Ce ne serait pas étonnant que M. Irmatov, qui était le plus jeune arbitre de la Coupe du monde 2010, sa première, soit encore sur les terrains en 2022. Peu connu en Europe en 2010, quand il battit déjà un record, celui du plus grand nombre de matches arbitrés en une compétition (cinq), il avait pourtant déjà été élu deux fois meilleur arbitre d'Asie. - Un hashtag à son nom - Depuis, il a remporté cette distinction à trois autres reprises et participé à sa seconde Coupe du monde en 2014. Mais l'homme en noir se souvient avec une émotion particulière du match d'ouverture du Mondial-2010 et d'une demi-finale Uruguay-Espagne comme de ses meilleurs souvenirs. "Etre le plus jeune arbitre du tournoi et être sélectionné pour un match que tout le monde attendait depuis quatre ans, c'était incroyable", se souvient-il. "Je me sentais comme dans un rêve. Il fallait que je me pince". Partout où il se rend à Tachkent, la capitale ouzbèke, Ravchan Irmatov doit signer des autographes et prendre la pose pour des séances de selfies. Cette célébrité cadre mal avec sa personnalité respirant l'humilité et le travail. Avant un récent match du championnat ouzbek entre le FC Bouniodkor et un club de Boukhara, une ville historique d'Ouzbékistan, l'annonce de son nom a été accueillie par de frénétiques applaudissements. En 2014, un hashtag (#Irmatovbest) avait même été créé par les fans ouzbeks. Le destin d'arbitre de Ravchan Irmatov n'a été rendu possible que grâce à une blessure ayant mis un terme à sa carrière de joueur et à un coup de pouce du destin, lors d'un match de jeunes à Tachkent. - "Fais du mieux que tu peux" - "Mon père était en charge de l'équipe et je l'aidais. Avant un match, l'arbitre désigné n'est jamais arrivé. Mon père m'a donné un sifflet et m'a dit: +Fais du mieux que tu peux+", raconte l'homme en noir. "Je n'avais aucun carton jaune ou rouge mais ça a fait tilt. J'ai découvert que je prenais beaucoup de plaisir à arbitrer". L'intérêt de l'Ouzbékistan pour la Coupe du monde sera particulièrement important en raison de l'importance de la diaspora ouzbèke en Russie. Une dimension qui n'a pas échappé à Ravchan Irmatov, pour qui "le rêve" d'être sélectionné pour sa troisième Coupe du monde a commencé sitôt le Mondial-2014 brésilien terminé. "Nous avons dû faire beaucoup de sacrifices, travailler dur à chaque entraînement avec un objectif: aller en Russie", explique-t-il en s'associant aux deux arbitres de touche avec lesquels il officie. "Le fait que tant de concitoyens seront là signifie que c'est une opportunité spéciale pour apporter de la joie à nos supporters", poursuit-il. Mais même s'il est attendu, Ravchan Irmatov fera tout pour échapper à la lumière pendant la compétition. "Un arbitre ne doit pas arriver sur le terrain en désirant être l'homme du match", assure-t-il. "Notre boulot est d'abord de préserver l'image du football. Tant qu'on respecte l'esprit de ce sport et qu'on protège les footballeurs des blessures, ils vous respectent aussi".

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