Turquie: liberté conditionnelle pour des étudiants accusés de "terrorisme"

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Un tribunal d'Istanbul a ordonné mercredi la remise en liberté conditionnelle de plusieurs étudiants d'une prestigieuse université turque accusés de "propagande terroriste" pour s'être opposés à l'offensive militaire d'Ankara en Syrie. Le tribunal a demandé la libération sous contrôle judiciaire de 14 étudiants qui comparaissaient en détention préventive, selon une journaliste de l'AFP présente dans la salle d'audience archicomble. Huit autres étudiants comparaissent libres dans le cadre de ce procès qui suscite l'inquiétude des défenseurs des droits de l'Homme. La décision du tribunal mercredi a été accueillie par un tonnerre d'applaudissements des proches des prévenus, venus en nombre pour assister à la première audience du procès. Ces étudiants de l'Université du Bosphore, l'un des creusets de l'élite politique et intellectuelle du pays, sont accusés d'avoir fait de la propagande pour le compte du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils risquent jusqu'à cinq ans de prison s'ils sont reconnus coupables à l'issue de leur procès, dont la prochaine audience se tiendra le 3 octobre. Les 14 étudiants dont le juge a ordonné mercredi la remise en liberté conditionnelle sont en détention préventive depuis le mois de mars, après leur arrestation lors d'un coup de filet de la police sur le campus. Leur tort ? S'être rassemblés pour manifester leur opposition à l'opération militaire turque dans la région d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, contre une milice kurde affiliée au PKK. Ce rassemblement avait été organisé en réaction à une distribution de pâtisseries baptisées "délices d'Afrine" sur le campus par d'autres étudiants favorables à l'opération lancée en janvier par le président Recep Tayyip Erdogan. Prenant la parole au tribunal mercredi, les étudiants ont rejeté les accusations de propagande. "Je n'ai fait l'apologie d'aucune violence, ni fait de propagande terroriste", s'est ainsi défendue Sükran Yaren Tuncer, selon une journaliste de l'AFP présente au tribunal. "J'ai crié des slogans comme +Tous ensemble contre le fascisme+ et +Stop à la guerre, maintenant la paix+. Ce sont des slogans universels, scandés dans toutes les manifestations", a-t-elle ajouté. Un autre prévenu, Ismail Gürler, a accusé des policiers de l'avoir brutalisé lors de son arrestation. "On m'a déshabillé, puis on m'a battu. A deux reprises", a-t-il déclaré d'une voix tremblante. Une autre étudiante, Kübra Sagir, a dit "refuser d'être stigmatisée comme une terroriste". "Des slogans ont été scandés, mais on ne peut pas les considérer comme autre chose qu'une critique politique", a-t-elle plaidé. Ce procès suscite l'inquiétude de leurs proches et des défenseurs des libertés, d'autant plus que le président Erdogan avait publiquement qualifié en mars ces étudiants de "traîtres" et de "terroristes". L'offensive turque en Syrie s'est accompagnée d'une répression contre les voix critiques en Turquie, avec l'arrestation de centaines de personnes qui avaient dénoncé les opérations militaires sur les réseaux sociaux. Le PKK est classé "organisation terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux et de nombreux journalistes et intellectuels ont été accusés en Turquie de propagande pour le compte de ce groupe.

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