L'antisémitisme, un fléau européen

L'antisémitisme, un fléau européen
Tous droits réservés REUTERS/Gonzalo Fuentes
Par Anne-Lise Fantino
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Les cas seraient largement sous-évalués, selon un rapport de l'Agence des Droits Fondamentaux de l'Union Européenne, publié en novembre dernier.

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Pour la petite-fille de Mireille Knoll, qui vit en Israël, le geste antisémite qui a coûté la vie à sa grand-mère ne fait pas figure de cas isolé. Et l'Etat français semble à la peine, selon elle, pour y apporter une réponse.

"Aujourd'hui c'est arrivé à ma grand-mère, mais demain ce sera une autre grand-mère, un autre petit-enfant, ou un père", explique la jeune femme, installée à Herzliya, en Israël. "C'est un problème qui est déjà ancré, et qui doit être traité comme tel, je pense que la France ne sait pas comment faire, qu'elle est un peu démunie face à ce problème. Je crois que les gens devraient arrêter de trouver des excuses et regarder la réalité en face".

L'Europe est traversée par une résurgence des actes antisémites sous des formes multiples : violences, insultes, ou attaques. Un commerce casher a encore été incendié à Créteil, en France, en janvier dernier.

Mais des revendications politiques font partie des facteurs qui contribuent à la montée de ce phénomène, avec les discours décomplexés d'extrême-droite, l'importation du conflit israélo-palestinien ou les attentats djihadistes, qui ont notamment visé une école juive de Toulouse, en mars 2012 ou le musée juif de Bruxelles deux ans plus tard.

Des idéologies nourries de haine auxquelles internet est facilement perméable, explique Avi Tawil, directeur du centre européen de la communauté juive de Bruxelles.

"Le problème des fake news est si fort, aujourd'hui, que même des gens neutres sont rendus très sceptiques par les théories du complot, et ne sont pas prompts à condamner ces actes", indique-t-il. "Donc des jeunes, à Bruxelles ou ailleurs en Europe, ne condamnent pas vite l'antisémitisme parce qu'ils ne savent pas réellement si c'est vrai ou pas".

Le 19 mars dernier, le Premier ministre français Edouard Philippe a dévoilé les contours du plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, et souhaite plus de régulation sur la toile.

"La France défendra au niveau européen un projet législatif", a déclaré Edouard Philippe, "pour contraindre les opérateurs à retirer dans les plus brefs délais tout contenu haineux, raciste, ou antisémite".

D'après un rapport de l'Agence Européenne des Droits Fondamentaux de novembre dernier, les actes antisémites passent le plus souvent sous le radar des autorités dans la plupart des pays européens.

Or leur recensement est un premier pas nécessaire à la mise en place d'une véritable politique destinée à lutter contre ce fléau.

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