Union sacrée au Canada autour de Trudeau face à Trump

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La classe politique canadienne formait l'union sacrée lundi autour du Premier ministre Justin Trudeau, cible dans la nuit de nouvelles attaques de Donald Trump, qui a provoqué une crise sans précédent entre les Etats-Unis et l'un de leurs plus fidèles alliés. "Le commerce équitable devrait s'appeler commerce imbécile s'il n'est pas Réciproque", a tweeté Donald Trump dans la nuit, en pleine préparation du sommet historique avec Kim Jong Un à Singapour, dénonçant les tarifs douaniers canadiens sur les produits laitiers. Il ne semble pas décolérer après avoir déjà torpillé le sommet du G7 de deux tweets rageurs, lancés depuis l'avion présidentiel contre Justin Trudeau, qui l'avait critiqué publiquement. Un conseiller de M. Trump a même osé promettre "une place en enfer" au jeune dirigeant canadien. Ces accusations sans précédent ont indigné les Canadiens, qui épousent volontiers le mode de vie de leurs voisins américains. D'un côté et de l'autre de "la plus longue frontière libre au monde" on voit les mêmes voitures, les mêmes maisons de banlieue en plus de parler en grande partie la même langue. Les économies des deux pays sont aussi étroitement imbriquées avec un va-et-vient constant de personnes et de marchandises, le Canada étant le plus grand partenaire commercial des Etats-Unis. Justin Trudeau a choisi de ne pas réagir, mais sa ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a dénoncé dimanche devant la presse "les attaques ad hominem" qui ne sont, a-t-elle martelé, ni "utiles", ni "productives". "Je ne comprends pas cette obsession pour les relations commerciales avec le Canada", s'est interrogé l'ex-Premier ministre conservateur Stephen Harper sur Fox News, la chaîne de télé préférée du locataire de la Maison Blanche. Farouche critique de Justin Trudeau, l'ex-Premier ministre a mis en doute l'existence d'un déficit commercial américain avec le Canada, comme le clame Donald Trump, appelant le président américain à se concentrer sur la politique commerciale de la Chine, néfaste aussi bien pour le Canada que les Etats-Unis. "Nous allons nous tenir côte à côte avec le Premier ministre et les citoyens du Canada", a renchéri Doug Ford, le nouveau Premier ministre de l'Ontario, la province la plus peuplée du Canada, volontiers populiste et admirateur de Donald Trump. - 'Homme à l'esprit étroit' - "Je suis totalement d'accord avec la position du Premier ministre", a aussi affirmé Jason Kenney, chef de l'opposition conservatrice dans la province de l'Alberta et ancien poids lourd du gouvernement Harper. "Le Canada ne se laissera pas intimider (...) et nous répliquerons si l'administration américaine poursuit ses attaques contre nos exportations d'acier", a promis M. Kenney. Pour Andrew Scheer, chef des conservateurs à Ottawa, l'issue de ce G7 montre que l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) que le Canada, les Etats-Unis et le Mexique tentent ardemment de renégocier depuis août dernier "est sérieusement menacé". "Les conservateurs du Canada continuent de soutenir les efforts du Premier Ministre pour défendre le libre-échange. La rhétorique polarisante et les attaques personnelles de l'administration américaine sont vraiment inutiles", a insisté M. Scheer, dans un geste inédit envers son adversaire politique. Les conservateurs canadiens avaient passé la semaine dernière à critiquer vertement Justin Trudeau pour ne pas avoir riposté immédiatement aux taxes américaines sur l'acier et l'aluminium, le Premier ministre préférant attendre le 1er juillet, jour de fête nationale. Charlie Angus, député à Ottawa et homme fort du Nouveau parti démocratique (NPD, social-démocrate)a adopté un ton plus virulent envers M. Trump. "Le Canada ne se laissera pas intimider par cette crapule d'opérette", a tonné l'élu. Pour Justin Trudeau, ces soutiens arrivent à point, lui dont l'aura avait pâli auprès d'une partie de l'électorat et dont le parti est talonné par les conservateurs dans les sondages à un peu plus d'un an des législatives canadiennes.

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