Sommet Trump-Kim: le Pentagone pris au dépourvu sur les manoeuvres

Sommet Trump-Kim: le Pentagone pris au dépourvu sur les manoeuvres
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Donald Trump a pris le Pentagone au dépourvu mardi à l'issue de son sommet avec Kim Jon Un, en annonçant qu'il allait mettre fin aux manoeuvres conjointes américano-coréennes parce qu'il les juge trop provocantes et trop chères. "Nous allons arrêter les manoeuvres militaires, ce qui va nous faire économiser beaucoup d'argent, sauf si nous constatons que les futures négociations ne se passent pas comme elles le devraient", a déclaré le président américain au cours d'une conférence de presse à Singapour, à l'issue de sa rencontre historique avec le dirigeant nord-coréen. M. Trump m'a pas dit quand ces manoeuvres "provocatrices" seraient supprimées et cette promesse, qui modifierait totalement la posture militaire américaine dans la région, ne figure pas dans la déclaration commune signée par les deux dirigeants, mais elle a visiblement surpris l'armée américaine. Le commandement des Forces américaines en Corée du Sud (USFK), "n'a reçu aucune instruction sur la mise en oeuvre ou l'arrêt des manoeuvres, y compris l'exercice Ulchi Freedom Guardian" prévu à la fin de l'été, a indiqué un porte-parole de l'USFK dans un communiqué. "Nous maintiendrons notre posture militaire tant que nous n'aurons pas reçu de nouvelles instructions du ministère de la Défense et/ou du commandement Indo-Pacifique (IndoPacom)", précise le communiqué. - Réponse embarrassée - Quelque 17.500 militaires américains ont participé l'an dernier aux manoeuvres conjointes américano-sud-coréennes Ulchi Freedom Guardian, qui se tiennent tous les ans fin août-début septembre. Ces manoeuvres destinées à renforcer la préparation des troupes à une éventuelle invasion nord-coréenne, regroupent des soldats de toutes les armes (aviation, marine, armée de terre) venus, outre les Etats-Unis et la Corée du Sud, de plusieurs pays alliés comme l'Australie, le Canada, la Grande-Bretagne, la France ou la Nouvelle-Zélande. Au Pentagone, où le mot d'ordre est que l'armée américaine est "prête à se battre ce soir" s'il le faut, les responsables militaires ont mis plus de quatre heures à réagir officiellement à cette annonce qui pourrait représenter un changement de posture militaire majeur et risquer de diminuer les capacités de riposte occidentales à une éventuelle invasion nord-coréen. "Le ministère de la Défense salue les nouvelles positives venues du sommet et soutient pleinement les efforts diplomatiques en cours avec la Corée du Nord", a déclaré en début d'après-midi une porte-parole du Pentagone, Dana White. Le ministre de la Défense Jim Mattis "n'a pas été surpris" par les propos de M. Trump sur les manoeuvres, a-t-elle assuré à des journalistes. "Il a été consulté". - Concession "troublante" - M. Trump a aussi redit son souhait de retirer, le moment venu, les soldats américains déployés en Corée du Sud, tout en assurant que cela ne faisait pas partie des négociations avec Pyongyang. Pour Richard Haass, le président du centre de réflexion Council on Foreign Relations, "la déclaration commune de Singapour est essentiellement de simples aspirations: pas de définition de la dénucléarisation, pas de calendrier, pas de détails sur la vérification". "Le plus troublant, c'est qu'en échange, les Etats-Unis ont abandonné quelque chose de tangible, les manoeuvres américano-coréennes", a-t-il ajouté sur Twitter. De plus, souligne Bruce Bennett, du centre de recherche Rand Corporation, "les réactions de la Corée du Sud jusqu'ici suggèrent que (Séoul) n'a pas donné son accord à tout ceci". En début d'année, Séoul et Washington avaient reporté leurs exercices militaires conjoints annuels Key Resolve et Foal Eagle, pour cause de jeux Olympiques d'hiver au Sud. Ces manœuvres -- qui outre leur aspect démonstration de force doivent permettre aux deux armées d'apprendre à travailler ensemble sur un champs de bataille de plus en plus complexe-- avaient repris aussitôt après la fin des Jeux paralympiques. Foal Eagle est un exercice de terrain qui rassemble environ 11.500 soldats américains et 290.000 militaires sud-coréens. Key Resolve est un exercice de commandement à base de simulations sur ordinateur. Les deux séries de manoeuvres, au printemps et à l'automne, "répondent à des exercices de la Corée du Nord", souligne M. Bennett, qui évalue leur coût à 2% du coût total de l'alliance américano-coréenne (12 milliards de dollars). En, outre, à l'automne, la rotation des soldats américains est achevée, et ces manoeuvres "donnent une chance aux nouveaux venus sur la Péninsule, qui viennent juste de prendre leurs fonctions, de comprendre ce qu'ils ont à faire", a-t-il ajouté. On dirait que M. Trump "a pris une décision sans savoir très bien à quel point cette décision était grave".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Les députés demandent la saisie des centaines de milliards d'euros d'actifs gelés de la Russie

La Russie a attaqué Kostiantynivka, près du Donetsk, avec une bombe aérienne guidée

États-Unis : les manifestations en soutien au peuple palestinien gagnent les campus