Macron obtient le soutien de Merkel pour un budget de la zone euro

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Par AFP
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Emmanuel Macron a obtenu mardi l'accord de l'Allemagne à une réforme censée mieux protéger la zone euro des crises, avec notamment la création d'un budget commun, dont le montant reste toutefois flou et qui promet d'âpres discussions en Europe. "Nous nous engageons pour un budget de l'euro", a déclaré Angela Merkel lors d'une conférence de presse près de Berlin avec le président français, qui a parlé de son côté d'une deuxième étape "dans la vie de notre monnaie commune" Longtemps réticente face à un tel projet, la chancelière fait donc un geste en direction du président français, qui milite depuis son élection il y a un peu plus d'un an pour ce projet ainsi que pour soutenir l'investissement et la croissance et pour renforcer la résistance de la zone euro. Le compromis trouvé a été "difficile", a admis la chancelière, alors que les deux pays ont également annoncé plusieurs accords sur les migrations ou l'Europe de la défense lors de ce conseil des ministres franco-allemand à Meseberg, dans le nord de Berlin. "Mais je pense que nous avons trouvé une bonne solution", a-t-elle jugé. - "Flou" - Ce budget, doté de sa propre gouvernance avec des "dépenses et de recettes", pourrait être mis en place en 2021, à condition qu'il reçoive aussi le feu vert des dix-sept autres pays de la zone euro, a détaillé le chef de l'Etat français. Il aura pour fonction d'aider les pays lorsqu'ils font face à des difficultés, a-t-il détaillé, et permettra de "répondre au défi qui est le nôtre, les divergences entre nos économies". L'enveloppe pourrait être alimentée par des transferts financiers nationaux ou en provenance du budget de l'Union européenne, ainsi que par des ressources propres comme une taxe sur les transactions financières, selon Mme Merkel. Les décisions sur les dépenses reviendraient aux pays de la zone euro, son exécution à la Commission européenne. Les deux dirigeants n'ont toutefois pas dévoilé de quel montant il pourrait être doté, car cela doit faire l'objet d'un accord avec les pays partenaires, selon Emmanuel Macron. "Soyons pragmatique: quand (une proposition) est trop détaillée, cela peut être contre-productif" en braquant les autres pays, a-t-il dit. M. Macron avait plaidé à l'origine pour un budget "à plusieurs points de PIB", soit plusieurs centaines de milliards d'euros, tandis que la chancelière n'a évoqué que quelques dizaines de milliards. Elle a aussi depuis longtemps rejeté l'idée française d'un ministre des Finances ou d'un parlement de la zone euro. La première économie européenne, tenante de l'orthodoxie budgétaire, a longtemps exclu la création d'une telle capacité de financement propre à la zone euro, craignant qu'elle encourage une "union de transferts", forçant les pays les plus "vertueux" à payer pour les Etats dont ils jugent la politique trop laxiste, comme l'Italie ou l'Espagne. - Oppositions - L'Allemagne n'est pas le seul pays sceptique. Huit Etats du nord de l'Europe, dont les Pays-Bas, l'Irlande, la Finlande et les pays baltes se sont récemment exprimé contre le projet dans un document commun. La réunion jeudi des ministre des Finances de la zone euro à Luxembourg devrait permettre de prendre le pouls des autres pays sur le compromis franco-allemand de Meseberg. "Certains pays ne seront pas heureux", a d'ores et déjà estimé un haut fonctionnaire européen à Bruxelles. Angela Merkel et Emmanuel Macron ont également annoncé vouloir transformer le mécanisme européen de stabilité (ESM) en une sorte de FMI européen -même s'il n'en portera pas le nom - habilité à fournir des prêts d'urgence à des pays touchés par des crises ou submergés par leur dette. Dans un document commun, ils appellent aussi à une harmonisation fiscale des entreprises, permettant d'éviter les montages d'évasion fiscale, et un accord de l'UE concernant la fiscalité appliquée au secteur numérique pour la fin 2018. Là aussi les conflits sont programmés, l'Irlande et le Luxembourg l'ayant déjà rejeté, craignant qu'une telle imposition au seul niveau européen ne mette en péril leur capacité à attirer les multinationales de ce secteur.

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