Yémen: les rebelles décidés à défendre Hodeida après la perte de l'aéroport

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Les rebelles Houthis continuaient de résister jeudi aux forces gouvernementales au Yémen après avoir perdu le contrôle la veille de l'aéroport de la ville clé de Hodeida, une semaine après une offensive sanglante qui a suscité des craintes pour le sort des civils. Les combats se déroulent désormais sur la grande artère menant au port de Hodeida sur la mer Rouge, après que les rebelles se sont repliés vers des quartiers du sud et de l'ouest de cette ville de 600.000 habitants, selon une source militaire yéménite. En prenant l'aéroport situé à la limite sud de la ville essentielle pour l'entrée des aides humanitaires dans le pays en guerre, les forces loyalistes, appuyées par les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, ont mené une percée en vue de la reprise de Hodeida aux mains des insurgés depuis 2014. Mais ces derniers ont maintenu une attitude de défi. "Nous allons faire face à toutes les incursions sur le terrain. Notre détermination ne sera jamais entamée", a lancé le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, à la chaîne des insurgés al-Massirah, en appelant à l'envoi de renforts supplémentaires. Dans l'autre camp, le président Abd Rabbo Mansour Hadi, présent à Aden (sud), siège provisoire du gouvernement, a affirmé que "les opérations sur les différents fronts se poursuivront jusqu'à (la reprise de) Sanaa et l'ensemble du territoire". La bataille de Hodeida est la plus importante depuis l'été 2015 quand les forces progouvernementales avaient réussi à reprendre aux rebelles plusieurs régions du sud dont Aden. - Coupures d'eau - C'est après une offensive d'envergure des Houthis qui s'étaient emparés de vastes territoires, dont la capitale Sanaa, qu'une coalition militaire sous commandement saoudien est intervenue en mars 2015 pour venir en aide au pouvoir de M. Hadi. Sur le terrain, les troupes gouvernementales, composées de forces hétéroclites, ont annoncé avoir "complètement nettoyé" l'aéroport de Hodeida de la présence des rebelles qui y avaient installé une importante base militaire. Cet aéroport, situé à 8 km du port, "est sous le contrôle" total des troupes progouvernementales, a déclaré Abdel Salam al Shehi, un commandant des Emirats, pays pilier de la coalition qui pilote l'offensive. "L'aéroport de Hodeida a été libéré". Selon des sources médicales, 156 rebelles et 28 soldats ont été tués dans la bataille de l'aéroport, portant le bilan des morts des deux côtés à 348 en huit jours d'offensive. Aucun bilan des pertes civiles n'a été communiqué. Dans la ville, les rebelles ont commencé à couper les principaux axes avec des monticules de sable et ont creusé des tranchées, selon des habitants. Le Conseil norvégien pour les réfugiés a indiqué que l'eau ne parvenait plus depuis mardi à plusieurs quartiers de la ville. "Les habitants comptent désormais sur l'eau fournie par les mosquées", a ajouté l'ONG, exprimant son inquiétude face à une "situation d'urgence humanitaire à cause du choléra" qui a déjà fait plus de 2.000 morts en près d'un an au Yémen. Contacté par l'AFP, un habitant a confirmé que l'eau était "coupée". Déjà 32.000 personnes ont quitté leurs maisons dans toute la province de Hodeida depuis le 1er juin, selon l'ONU. - "Début de la fin" - Selon les autorités françaises, un navigateur français, à bord d'un voilier, a fait escale à Hodeida le 3 juin pour se réapprovisionner, notamment en eau, mais "il est depuis lors dans l'impossibilité de quitter ce port", en raison des combats. La coalition affirme que Hodeida est un point de départ pour des attaques rebelles contre des navires en mer Rouge et le lieu par lequel l'Iran livrerait des armes aux Houthis. L'Iran dit soutenir les Houthis mais dément leur fournir des armes. Pays pauvre de la péninsule arabique et ravagé par une guerre qui a fait depuis 2015 près de 10.000 morts et provoqué une catastrophe humanitaire, le Yémen dépend des importations pour 90% de sa nourriture, et 70% de celles-ci passent par Hodeida. "La libération de Hodeida est le début de la fin de la guerre", a commenté le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash. "Le Yémen doit choisir entre l'Etat et la milice, l'ordre et la violence, la paix et la guerre". Une tentative ces derniers jours de l'émissaire de l'ONU, Martin Griffiths, en vue d'une trêve dans les combats n'a pas abouti.

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